On avait connu, à l'époque du FIS, la gestion des foules par laser. Aujourd'hui, la police algérienne se met à la gestion par Taser, du nom de cette arme américaine paralysante qui propulse une décharge électrique bloquant le système nerveux. Pour faire face à une jeunesse de plus en plus agressive, capable de tuer la moitié du pays pour un portable, le Taser X26, distribué aux éléments de la PJ, est la réponse technologique à une violence multiforme. Si bien sûr on ne combat pas la délinquance avec des filets à papillon et le terrorisme avec des appels à la raison, on voit bien que la paralysie ne règle pas tout. D'un côté positif, paralysés par la censure et les interdits gouvernementaux, par la bureaucratie administrative et le conservatisme islamique, les Algériens ont continué à agir. De l'autre, en négatif, les détournements d'argent public n'ont pas cessé alors que les instruments juridiques et de contrôle existent, de même que les actes de corruption ne se sont pas arrêtés, pourtant condamnés par Dieu et une batterie de lois répressives. Tout comme les actes terroristes n'ont pas cessé malgré les lois sur la clémence, les discours religieux et les efforts des services de sécurité. Même paralysés, les Algériens continuent à s'agiter, à nuire et à rire derrière le dos des bons sentiments. Parce que sûrement, il y a une histoire de volonté. Un Taser à 1000 euros ? Faut-il encore que les policiers s'en servent. Les anecdotes à propos d'agressions commises sous leurs yeux sans que ceux-ci n'interviennent sont nombreuses. L'Etat s'est désengagé de la sécurité publique et tout le monde aura remarqué que la police retirait plus souvent des permis de conduire à des automobilistes que des armes blanches à des délinquants. Dans ce cas, ce sont les policiers qui sont paralysés. Il faudrait aussi offrir aux citoyens des armes pour les déparalyser.