La qualité d'investisseur perd de plus en plus de son sens dans la wilaya de Boumerdès. Dans la commune de Bordj Menaïel, de nombreux pseudo-porteurs de projets se sont convertis en spéculateurs fonciers, engrangeant des fortunes grâce aux terrains qui leur ont été cédés par l'Etat. La zone d'activités et de dépôt de l'entrée ouest de la ville n'a rien de tel que le nom. Il y a quelques jours, on y a trouvé une annonce où il est proposé la location d'un terrain de 600 m2. L'auteur de l'annonce précise que le terrain est situé à la ZAD de la ville. Il ne suffit pas d'être un génie pour conclure que l'assiette lui a été octroyée par l'Etat pour y implanter un projet d'investissement. Un autre exemple qui illustre le trafic à grande échelle qui entoure la gestion du foncier industriel dans la région. Le site abrite plus de salles des fêtes que d'unités industrielles. Il y a trois ans, au moins trois salles des fêtes avaient été fermées sur décision de l'ex-wali. Cependant, leurs propriétaires, visiblement bien introduits dans les rouages de l'administration, n'ont pas tardé à renouer avec leur activités habituelles. Il est à noter que sur les 383 projets inscrits depuis les années 1980 au niveau des 21 zones d'activités et de dépôt (ZAD) de la wilaya, seules 138 ont vu le jour et 113 investisseurs n'ont encore rien entrepris pour réaliser les unités industrielles promises. Ainsi, au lieu de chercher à créer d'autres zones industrielles, les autorités locales feront mieux d'assainir la situation des zones existantes.