Les cancéreux qui se traitent au Centre anti-cancer (CAC) de Annaba souffrent en silence depuis plusieurs jours. Le système de climatisation central est en panne en cette période de grandes chaleurs et les malades subissent leur lourde cure de chimiothérapie dans des chambres comme des fournaises, avons-nous constaté sur place. En effet, la température ambiante dépasse les 35° C. Incommodante, cette situation l'est à plus d'un titre, puisqu'elle intervient en plein mois de Ramadhan. Chefs de service, médecins, techniciens et personnel paramédical sont tous en colère. «Si ce problème de climatisation ne se règle pas immédiatement, je suis obligé de fermer mon service», menace Pr Yassi, chef de service d'anatomie pathologique au niveau du CAC Annaba. Et d'alerter : «J'ai avisé à maintes reprises l'administration sur cet arrêt de la climatisation et ses conséquences, en vain. Outre l'incommodité pour l'être humain, notamment les malades cancéreux, les équipements du laboratoire encourent un risque latent de défectuosité, puisqu'ils ne résistent pas à des températures élevées.» Inaugurées en grande pompe en mars 2016, les installations du CAC à Annaba entament précocement leur cycle de pannes. La garantie des équipements sensibles, notamment ceux utilisés dans le traitement par la radiothérapie et ceux du laboratoire d'analyses est menacée, car elle dépend justement du respect de la température ambiante sinon basse. Les chambres des malades ne sont pas climatisées, au grand dam des cancéreux, dont la majorité est dans un état précaire. Pis encore, cette nouvelle infrastructure n'assure pas l'hospitalisation de ses patients, notamment les cancéreux fatigués ou ceux dont la cure de chimiothérapie nécessite trois jours. Sur le plan de la gestion, le CAC de Annaba en est actuellement à son 5e directeur. Cela dénote déjà l'absence de stabilité dans son administration. Bien qu'elle soit fonctionnelle, l'IRM est inexploitée, car les radiologues du CHU de Annaba ne sont pas formés sur l'interprétation de ses clichés. Faut-t-il rappeler que tous les scanners du secteur public de la wilaya de Annaba sont toujours à l'arrêt ? Une situation qui arrange, on ne peut mieux, les centres d'imagerie du secteur privé. Mieux encore, la direction du CHU de Annaba s'apprête à signer une convention avec des cliniques privées pour assurer ce service pour les malades des hôpitaux publics. Le nouveau ministre de la Santé est interpellé par les malades de Annaba, notamment les cancéreux, pour venir à leur secours.