Cette année, il y a environ 250 000 élèves qui n'ont pas eu leur BEM, parmi eux au moins 125 000 referont l'année ou seront dans la rue, ça rentre dans les statistiques à venir où la déperdition continuera, c'est celle de 2017. La déperdition continuera cette année au BEM pour atteindre dans trois ans le bac et l'université, donc pour cette année, au niveau du BEM, on aura au moins 125 000 enfants dans la rue, car ils ne trouveront pas tous une place dans la formation... Cherchant toujours à se féliciter de la réussite du système éducatif en Algérie pour justifier les bienfaits de la réforme, les ministres de l'Education, qui se succèdent, savent qu'ils sont en train de construire une bombe à retardement dans le pays à travers la déperdition sociale, que ce soit au niveau de l'éducation ou des études supérieures. Pour montrer cela, je vais me baser sur les chiffres des taux de réussite au baccalauréat, leur répercussion au niveau de l'université dès la première année. Les chiffres parleront d'eux-mêmes et à vous de juger. La tricherie et la fraude ne sont que des échantillons de l'échec de la réforme 2008. Le ministre de l'Education, Boubekeur Benbouzid, livre le taux de réussite dans le cadre du nouveau régime du bac qui est de 55,04%, et de 50,22% pour l'ancien régime, donnant ainsi un taux cumulé de réussite de l'ordre de 53,19%. Soit un nombre de 323 000 bacheliers sur près de 600 000 candidats, donc on aura environ 277 000 recalés, dont près de 165 000, seront à la rue, ajouter à cela plus 60% des bacheliers ne termineront pas leurs études.
Bac Donc, nous pouvons faire une estimation minimale de déperdition de 300 000 citoyens sans diplôme aujourd'hui ayant passé leur baccalauréat en 2008/2009. Le taux de réussite à l'examen du bac Algérie 2009 a atteint 45% contre près de 55% en 2008. Le nombre de candidats est de 444 514, donc on aura cette année 200 000 bacheliers et 244 514 recalés 2010. Les résultats du baccalauréat (session juin 2010) en Algérie ont enregistré un taux de réussite inégalé qui a atteint 61,23 contre 53% en 2008, considéré déjà comme un résultat d'exception en comparaison avec les chiffres d'avant la réforme. La promotion de cette année est composée de 212 555 admis sur plus de 340 000 candidats. Nous avons estimé le nombre de recalés à peu près à 127 445, dont plus de 63 000 seront dans la rue, auxquels il faut ajouter plus de 106 000 bacheliers qui ne termineront pas leurs études. 2011. Le nombre de bacheliers en 2011 est de 220 518 nouveaux bacheliers en Algérie sur 354 000 candidats. Les résultats nationaux du bac 2011 ont été communiqués par le ministère, et le taux de réussite nationale a atteint 62,45%. C'est un nouveau record battu depuis l'indépendance. Donc, il y aura plus de 100 000 candidats dans la rue + les 100 000 qui ne termineront pas leurs études. 2012. Le taux de réussite au baccalauréat de la session de juin 2012 a atteint 58,84%, en recul par rapport aux résultats record de 2011 où le taux de succès avait atteint 62,45%. Selon les résultats rendus publics par le ministère de l'Education nationale, 230 989 candidats sont admis à cet examen, sur 396 186 candidats scolarisés inscrits. Là encore, on peut estimer à 150 000 candidats qui sont dans la rue. 2013. Le taux national de réussite au bac 2013 en Algérie a atteint 44,78% (contre 58 ; 84% en 2012), soulignant que la wilaya de Tizi Ouzou arrive en tête du classement national avec un taux de 60,95%.
Augmentation Le nombre des lauréats s'élève à 171 397 sur un total de 382 742 candidats. Le nombre de candidats qui sortiront sans diplôme peut être estimé à 200 000. 2014. Le taux de réussite aux épreuves du baccalauréat, session juin- 2014, est de 45,01% sur un total de 657 026 candidats, ce qui donne près de 296 000 bacheliers et 360 000 recalés, dont plus 180 000 seront dans la rue, ajouter à cela près de 150 000 bacheliers qui ne termineront pas leurs études, ce qui donnera pour cette année 400 000 citoyens aujourd'hui chômeurs. 2015. Le taux de réussite au baccalauréat, la session juin 2015 est de 51,36%, c'est ce qu'a annoncé, jeudi à Alger, la ministre de l'Education nationale, Nouria Benghebrit, donc plus de 460 000 des 850 000 candidats ont obtenu leur bac cette année. Cette année on aura près de 400 000 non bacheliers, donc avec notre estimation habituelle, on pourra dire que plus de 400 000 candidats seront dans la rue. 2016. Le taux de réussite au baccalauréat 2016 est de 49,79 pour les candidats scolarisés et de 33,7% pour les candidats libres. Les filières qui ont enregistré les taux de participation les plus élevés sont les mathématiques (63,26%) et lettres et langues (56,09%), a noté la même ministre. Donc, le nombre de bacheliers est d'environ 420 000. Ce qui donnera sur les 818 000 candidats environ 400 000 recalés, dont environ 50% ne trouveront pas leur place dans l'école et 50% des bacheliers ne pourront pas terminer leurs études. Maintenant depuis le premier baccalauréat de la réforme, quel bilan peut-on faire. Pour l'élaboration de ce tableau, nous avons estimé que l'échec universitaire est de 50% et celle des recalés avec le même taux. Nous estimons que depuis l'avènement de la réforme de 2008 jusqu'en 2016, nous avons enregistré un total de 4 842 468 candidats aux différents baccalauréat d'où sortiront 2 532 459 bacheliers et 2 310 009 recalés, soit un taux de 52,23% de bacheliers. Parmi ces bacheliers et suivant les statistiques nationales faites à l'université, plus de 60% de ces bacheliers abandonnent leurs études, nous avons pris une plus faible estimation pour l'amener à seulement 50%, ce qui nous a donné entre les recalés et ceux qui n'ont pas terminé leurs études un chiffre de 2 473 234 parmi les 4 842 468 candidats au baccalauréat qui n'auront aucun diplôme et seront dans la rue, ce qui représente un futur danger pour la société et iront grossir les rangs des chômeurs et délinquants avec un niveau minimal de 3 AS et augmenteront la déperdition du cursus scolaire de tout enfant algérien. En 9 ans d'application de la réforme du système scolaire en Algérie, sur une population de 40 millions d'habitants on a 2 473 234 individus sans diplôme ni formation, c'est-à-dire 6,18% de la population algérienne. Ce chiffre excessif de déperdition d'une population très jeune nous explique l'origine de la violence de notre société et donne raison à ceux qui accusent l'école d'être responsable de tous les maux de notre société. La violence dans les stades, celle de la rue ainsi que les délits qu'on observe sont tous issus de notre école algérienne. Tous ces chiffres pouvaient être réduits à plus de 80% si on avait prévu dès le début de scolarité de l'enfant des liaisons de formation professionnelle pour les enfants destinés à de courtes études et cela dès les premières années du collège avec un nouveau diplôme, comme celui du CAP (certificat d'aptitude professionnelle), baccalauréat professionnel. Nous aurons ainsi moins de candidats au baccalauréat avec un meilleur taux de réussite et moins d'échec universitaire. Ces chiffres prouvent encore une fois l'échec de la réforme qui sera à l'origine d'une bombe à retardement pour toute la société. Personne ne se penche pour récupérer cette déperdition dès les premières années du collège et du secondaire.
Hakem Bachir. Professeur de mathématiques au lycée Colonel Lotfi d'Oran