Le parti de l'ancien chef de gouvernement Ali Benflis, Talaie El Houriyet, ne voit aucun changement dans le plan d'action du gouvernement de Abdelmadjid Tebboune. Dans un communiqué sanctionnant la réunion de son bureau politique, le parti de Benflis estime que le régime politique tente de faire du neuf avec du vieux. Ce qui n'est pas réalisable. Il considère ainsi que le plan d'action gouvernemental «ne fait pas figure d'exception dans la lignée de ceux qui l'ont précédé». «Tout comme ses devanciers, il s'inscrit dans une logique de fuite en avant ; tout comme eux, il élude soigneusement les réalités qui dérangent.» Le parti de Benflis poursuit dans sa critique en affirmant que «tout comme les précédents gouvernements, celui de Tebboune effectue des diagnostics erronés qui ne peuvent avoir un autre sort que celui de déboucher sur des solutions illusoires». Pour Talaie El Houriyet, il s'agit d'un acquittement simple d'une «obligation constitutionnelle». Autrement dit, il n'y a pas de plan d'action à proprement parler. «Un plan d'action gouvernemental bâti dans le contexte d'une impasse politique totale, a souligné cette formation, compromet automatiquement ses chances de mise en œuvre les plus optimistes, si ses auteurs persistent à ignorer la réalité de cette impasse politique, à refuser de la regarder en face et à en nier jusqu'à l'existence.» Le parti de Benflis continue à croire que cette impasse politique «est au cœur de la crise systémique globale dont souffre le pays et rien de performant, de prometteur ou de durable ne sortira d'une démarche d'évitement ou de contournement de cette impasse politique qui est parvenue aux limites du délitement institutionnel généralisé de l'Etat». Talaie El Houriyet estime que le meilleur plan d'action au monde est condamné à l'ineffectivité et à l'inopérabilité dans ce contexte d'un vide au sommet de l'Etat. Ce vide, selon ce parti, «a déjà mis l'ensemble des institutions républicaines dans l'incapacité d'assumer pleinement leurs tâches constitutionnelles». Le parti de Benflis ne s'attend donc pas à une sortie de crise. Il a rappelé que la crise générée par le retournement brutal de la conjoncture énergétique mondiale en juin 2014 est à sa quatrième année sans qu'aucune solution ne soit trouvée par les gouvernements précédents. Talaie El Houriyet a relevé que le précédent gouvernement s'est vu signifier sa fin de mission sans qu'il soit parvenu à doter le pays d'une stratégie de sortie de crise digne de ce nom. Ce parti considère ainsi que le nouveau gouvernement «ne semble pas se distinguer de son devancier qu'il s'agisse de la vision, de la méthode ou de la démarche». Pour ce parti, la vision dominante dans le plan d'action demeure dans une très large mesure purement comptable et réduit la crise économique actuelle à un étau financier... Talaie El Houriyet voit en cette démarche gouvernementale «une manière de continuer à tenir à l'écart les indispensables réformes structurelles qui exigent du courage et une volonté politique qui manquent à un régime pour lequel rien ne compte plus que d'entretenir le statu quo qu'il considère comme la condition nécessaire et suffisante pour sa pérennité et sa survie». «Le plan d'action du nouveau gouvernement tente de recycler des recettes des temps anciens qui ne sont manifestement pas porteuses de solutions adaptées aux véritables problèmes économiques du pays», a souligné cette formation qui dénonce dans ce sillage l'isolement accru du pays de l'environnement économique mondial.