Le remaniement ministériel opéré le 11 juin par le chef de l'Etat n'est pas apprécié par le parti Talaie El Houriyet, de l'ancien chef de gouvernement, Ali Benflis. Il soutient que le nouveau gouvernement se chargera de gérer le statu quo. «Au bout du compte, le gouvernement remanié est un gouvernement de gestion du statu quo. Il n'apporte rien de nouveau et se condamne de ce fait à la fuite en avant que le régime politique en place s'est donnée pour stratégie de survie», souligne ce parti dans un communiqué rendu public hier. Il ajoutera que le nouveau gouvernement «s'inscrit dans la logique désespérée du sauvetage d'un système politique dépassé et manifestement pas dans celle du sauvetage du pays avant qu'il ne soit trop tard». Pour le parti de l'ancien candidat aux présidentielles de 2004 et 2014, faute d'une modernisation du système politique, «il serait vain d'attendre d'un remaniement ministériel qu'il constitue la panacée aux maux politiques et institutionnels qui assaillent la nation de toutes parts». Ainsi, le gouvernement remanié est condamné à l'échec par ce parti membre de l'Instance de concertation et de suivi de l'opposition (Icso). «Comme tous ses devanciers, le gouvernement remanié n'a ni crédibilité ni légitimité aux yeux de nos concitoyennes et nos concitoyens pour prétendre pouvoir les mobiliser à l'effet de faire face aux multiples défis actuels. L'ampleur des échecs passés lui a valu la perte irrémédiable de leur confiance. Ils ne croient nullement en lui pour marquer un nouveau départ», a-t-il estimé. Talaie El Houriyet soutient que le gouvernement ne gouverne plus depuis très longtemps. «Il ne tient plus que des réunions devenues rarissimes. L'on ne lui connaît aucun cap ni aucun projet. Son ineffectivité est de notoriété publique. Dans de telles conditions, les remaniements ministériels peuvent susciter la curiosité mais ils sont dépourvus de sens», a-t-il affirmé. Cela avant d'accuser les gouvernements qui se sont succédés depuis une décennie d'avoir conduit le pays à l'impasse politique, à la faillite économique et à la déstabilisation sociale dont les signes avant-coureurs se multiplient et s'accumulent. «Ces gouvernements ne sont que le bras exécutif d'un système politique qui porte lui-même la responsabilité de l'ensemble de ces échecs», a-t-il enfoncé. La même position est défendue par le MSP qui, dans un communiqué sanctionnant une réunion de son bureau exécutif, a estimé que le remaniement ministériel est «l'expression d'une crise d'un régime politique tout entier». Il considère que ce remaniement promeut la corruption et protège l'échec.