Lors de sa dernière visite d'inspection dans la wilaya de Tipasa, le ministre de l'Intérieur, des Collectivités locales et de l'Aménagement du territoire (Miclat), Nouredine Bedoui, avait été très clair dans ses instructions, notamment en matière de création de richesse et d'emploi, d'une part, et, d'autre part, sur le volet de l'exploitation rigoureuse et transparente des patrimoines communaux, en mettant à niveau les coûts de location. «Les campings qui sont les biens de votre APC doivent d'abord payer leurs dettes, la location et les impôts, vous devez appliquer la réglementation ; d'ailleurs je pense qu'ils sont fermés», a déclaré le ministre de l'Intérieur à l'adresse du président de l'APC de Tipasa. «Vous devez mettre en adjudication vos campings dans les plus brefs délais, car nous sommes déjà en pleine saison estivale», explique le membre du gouvernement. Et d'avertir : «Sachez que l'Etat ‘‘beylik'' c'est terminé, la commune de Tipasa dispose de beaucoup de potentialités productrices de richesse. Commencez les démarches pour mettre en adjudication ces campings, autrement je vais sévir et les têtes vont tomber.» Nouredine Bedoui ignore visiblement que la wilaya de Tipasa a toujours été gérée localement par les règles de «la loi de la jungle» en raison des solides complicités qui lient les gestionnaires des affaires publiques locales et une caste d'individus qui, tels des piranhas, s'accaparent de tout ce qui existe, et ce, dans l'impunité la plus totale. Lors du passage de Nouredine Bedoui à Chenoua, les exploitants des campings avaient fermé les portails et leur réouverture n'a eu lieu qu'après le départ du ministre. Le scandale avait eu lieu dans la salle de délibération au siège de l'APC de Tipasa le 2 juillet. Enigme L'atmosphère était très tendue et le comportement «indigne» des représentants locaux de l'Etat suscite des interrogations, selon un membre de la commission. La sûreté de wilaya était représentée au sein de cette commission. Les mises à jour, comme le stipule le cahier des charges, avaient été ignorées par la commission. Enigme ! Pourtant, les campings continuent à fonctionner et à encaisser de l'argent auprès de leurs clients sans rien payer à l'Etat depuis le 31 décembre 2015 à ce jour, date de l'expiration du bail de location. Les nouveaux adjudicataires venus participer sont demeurés ébahis par l'ambiance qui régnait en ce 2 juillet, mais surtout par les propos tenus dès l'entame de la réunion. Ils avaient saisi le wali de Tipasa. «Ecoutez, vous aurez des difficultés à récupérer les clés des campings», en s'adressant aux nouveaux adjudicataires qui avaient manifesté leur intérêt à l'adjudication. La violence des mots et les manœuvres de coulisses ont mis en échec l'adjudication. La décision de reporter l'adjudication a été prise. Contacté par nos soins, le président de l'APC de Tipasa a déclaré : «Normalement, dimanche prochain aura lieu l'adjudication, je vous raconterai après ce qui se passe, la situation est trop confuse.» Le wali de Tipasa, Moussa Ghellaï, semble avoir du mal à faire concrétiser les instructions par des responsables locaux en fin de mandat. «La Principauté» de Tipasa est «allergique» à une gestion transparente conformément aux lois, les responsables ont trouvé leurs comptes durant leur passage. Etrange !