Dans certaines localités de la wilaya de Boumerdès, il s'avère qu'il est plus aisé de réaliser une salle de soins que de la mettre en service. Cela est constaté, à titre d'exemple, à Aït Saïd, dans la commune de Chabet El Ameur, où les habitants attendent l'ouverture de la salle de soins réalisée dans leur village depuis plus de deux ans. La structure, dotée d'un logement d'astreinte, a été achevée en 2015, mais elle est toujours fermée. «Au début, on nous a dit qu'il n'y a pas de personnel. Maintenant, on évoque le passage problématique d'un fil électrique pour alimenter une habitation d'un particulier. Pour les responsables locaux, ce problème est le prétexte idéal pour maintenir la salle fermée, alors qu'il suffit juste de déplacer la trajectoire du fil électrique pour mettre fin au calvaire que nous subissions en matière de soins depuis des lustres. Aujourd'hui, pour une simple visite médicale, nous sommes obligés d'aller jusqu'à la polyclinique du chef-lieu, à plusieurs kilomètres de chez nous», disent-ils. Contacté, un membre de l'exécutif communal rejette la balle sur la direction de la santé et de la population (DSP). «On nous a jamais parlé d'un fil électrique. Le vrai problème est l'absence de personnel. Et, au lieu d'affecter un infirmier ou un médecin, la DSP continue à invoquer des choses auxquelles nul ne croit», dénoncent-ils.