La Commission estime avoir participé à la promotion des droits de l'homme en Algérie. La Commission nationale consultative de promotion et de protection des droits de l'homme (Cncppdh) a publié son dernier rapport annuel 2016. En effet, la Cncppdh, installée en 2001, a laissé place depuis 2017 au Conseil national des droits de l'homme présidée par Mme Fafa Benzerrouki Sid Lakhdar. Dans ce dernier rapport-bilan de la présidence de Rachid Ksentini, la Cncppdh rappelle avoir traité 21 332 requêtes et reçues 3322 réponses des organismes saisis, soit un taux de 16% des requêtes réceptionnées et traitées. Pour expliquer ce taux très faible, la commission pointe du doigt la bureaucratie et l'absence d'efficience dans la gouvernance de certaines administrations et institutions publiques qui se répercurtent négativement sur le citoyen, d'où son recours à d'autres mécanismes pour trouver un écho à ses doléances. Sur la question des droits des migrants et alors que le pays est devenu un pays de destination depuis de nombreuses années, la Cncppdh regrette dans son rapport-bilan l'amateurisme des autorités dans le traitement du dossier en s'appuyant sur leurs comportements lors de la conférence internationale tenue à Alger en 2013 et à laquelle des départements-clés intervenant dans la gestion des flux et des droits des migrants n'avaient pas donné suite à l'invitation. La commission regrette par ailleurs de ne pas avoir pu disposer de fonds suffisants pour poursuivre son étude sur la question qui aurait permis aux pouvoirs publics de se doter d'un gouvernail et d'un tableau de bord utiles pour la compréhension et le suivi du phénomène. Dans la section 4 intitulée «L'Algérie dans les rapports internationaux relatifs aux droits de l'homme», la Cncppdh revient sur les rapports du Département d'Etat américain critique sur la situation des droits de l'homme et de la traite humaine en Algérie. La Cncppdh attaque la démarche et la méthodologie utilisées pour l'élaboration du rapport. Sur celui qui touche à la situation des droits de l'homme, la Cncppdh juge que le Département d'Etat américain persiste à adopter une approche déséquilibrée, en s'intéressant davantage aux droits civils et politiques au détriment des droits économiques, sociaux et culturels. Quant à celui qui touche à la traite humaine, la Commission juge que le Département persiste à croire que la seule preuve irréfutable de l'engagement réel et sérieux contre la traite des personnes est l'identification des victimes et la poursuite des auteurs. Et de se poser la question sur l'authenticité et l'exactitude des informations fournies par les sources de l'ambassade américaine, en l'occurrence «certaines ONG», à ceux qui se demandaient à quoi a pu bien servir la Commission, le rapport apporte une réponse : il juge que l'instance installée en 2001 a permis de faire accepter l'idée que l'Etat est le principal protecteur des droits de l'homme, c'est pourquoi il lui appartient «de se protéger contre lui-même d'éventuelles transgressions». Pour la CNCPPDH, cette idée de responsabilité nationale avance malgré les quelques poches de résistance et relève la volonté des plus hautes autorités du pays de faire de la question des droits de l'homme un credo et un cheval de bataille qui tend à assécher ces poches de résistance, dans le but exclusif de l'admettre et de l'accepter comme une culture, une conviction mais également un comportement pour pouvoir consolider les fondements de l'Etat de droit.