A l'instar des autres journées fériées, les périodes de congé doivent être réglementées. Les habitants du centre d'Alger ont encore toutes les peines du monde pour s'approvisionner en pain depuis la fin de l'Aïd. Au moins quatre boulangeries ont fermé en même temps, créant une véritable tension sur cet aliment indispensable. Entre autres boulangeries ayant baissé rideau, l'on cite celles du boulevard Mohammed V, de la rue Burdeau, du marché Réda Houhou ainsi que celle qui se trouve à la rue Docteur Saâdane. Des pâtisseries ont, elles aussi, fermé juste à la fin du mois du jeûne et n'ont pas encore rouvert. Conséquence : de longues chaînes se forment quotidiennement devant les quelques boulangeries ouvertes. Pis encore, les vendeurs informels profitent de cette situation pour augmenter leurs gains. Sinon comment expliquer le fait que la baguette de pain, vendue d'habitude 15 DA sur la voie publique, augmente d'un coup à 20 DA. «Les commerçants anarchiques qui proposent du pain de mauvaise qualité et dont la provenance est méconnue sont les premiers à bénéficier de cette situation», nous dira un habitant, qui parle d'une véritable pénurie, accentuée par une étrange augmentation de la demande. «Les vacances d'été et les visites familiales ont fait que la demande sur le pain a enregistré une hausse par rapport aux autres mois de l'année», ajoute un autre citoyen. A l'origine du problème, il y a, certes, l'absence d'organisation et de planification de la part des services concernés, mais aussi des pannes, dont la réparation risque de prendre plusieurs jours. «Au moins deux boulangeries ont fermé en raison de pannes et les travaux de réparation semblent durer encore pendant plusieurs jours», apprend-on. En attendant un retour à la normale, de nombreuses mères de famille ont décidé de mettre la main à la pâte et ne plus dépendre des boulangers. «Mon mari et mes enfants commencent à rouspéter dès que je leur demande d'aller acheter du pain. Ils se plaignent des longues files d'attente sous le soleil et des bousculades», raconte une femme, qui compte mettre à profit son congé pour faire des galettes traditionnelles. Hélas, cela est loin d'être une solution, d'autant qu'il s'agit du cœur de la capitale, censé accueillir des étrangers et des touristes. «Nous avons fait plusieurs tours en voiture avant de trouver où acheter deux baguettes et poursuivre notre route vers la plage», racontent de jeunes gens venus d'une wilaya de l'intérieur passer quelques jours en bord de mer à Alger. C'est dire que cette pénurie ne touche pas que les résidants de la capitale mais affecte d'autres personnes de passage dans la première ville du pays. La période des congés doit être gérée par les services du commerce de la wilaya. Les congés doivent faire l'objet d'une programmation au préalable, afin d'assurer une permanence à même de répondre aux besoins des citoyens, particulièrement pour les produits de première nécessité tels que le pain.