Le Directeur général de la Sûreté nationale (DGSN) est contre le secrétaire général du RND, Ahmed Ouyahia et le ministre des Affaires étrangères, Abdelkader Messahel, sur la question des migrants africains. Intervenant à l'occasion de l'inauguration, hier à Alger, du siège de la direction de la sécurité publique, le patron des polices minimise la «dangerosité» des Subsahariens en situation irrégulière sur le territoire national. Selon lui, ces derniers n'ont pas commis de graves dépassements. «Il y a des dépassements, mais il ne sont pas aussi graves. On ne peut pas qualifier cela de phénomène», lance-t-il devant les journalistes qui l'ont interrogé sur cette question. Le premier responsable de la DGSN rappelle, dans ce sens, que le débat autour du rapatriement des migrants est éminemment politique et que la police n'est qu'un exécutant des décisions prises au niveau politique. «Il appartient aux politiques de prendre les décisions. Nous les appliquerons», indique-t-il. Cette déclaration ajoute une couche à la confusion qui règne sur le traitement de ce dossier chez les autorités. Et pour cause, le son de cloche n'est pas le même chez tous les responsables. Alors que le Premier ministre, Abdelmadjid Tebboune, avait souhaité la bienvenue en Algérie aux ressortissants africains, le secrétaire général du RND et chef de cabinet de la Présidence, Ahmed Ouyahia, est monté au créneau pour mettre en garde contre les «risques que représentent ces étrangers». «Ces étrangers en séjour irrégulier sont source de crime, de drogue et de plusieurs autres fléaux», avait-il affirmé en se disant contre la régularisation de leur situation. La réaction d'Ahmed Ouyahia avait suscité une vive polémique, notamment sur les réseaux sociaux. Le lendemain, le ministre des Affaires étrangères, Abdelkader Messahal, le conforte en qualifiant «l'immigration clandestine de menace pour la sécurité du pays». «Des réseaux organisés sont derrière ce flux massif de migrants clandestins. Une mafia organisée dont font partie des Algériens encadre les opérations d'émigration clandestine vers l'Algérie», précise-t-il, en soulignant les liens entre les réseaux de trafic d'êtres humains avec les groupes terroristes et le crime organisé. «Nous suivons de très près ce phénomène et l'Algérie est devenue un pays de destination pour les migrants clandestins subsahariens», indique-t-il. Abdelkader Messahel affirme, dans la foulée, qu'il «est de notre devoir, en tant que gouvernement et en tant qu'Algériens de défendre la souveraineté nationale et notre sécurité, c'est notre droit».