Une centaine de citoyens, dont des présidents d'association et de comités de quartier de Sidi Djilali, ont observé, hier, un sit-in devant le siège de la wilaya pour réclamer la délocalisation des projets immobiliers prévus sur l'immense terrain vague séparant les lotissements S1 et S2 dudit quartier. Brandissant des banderoles aux slogans explicites, les manifestants ont demandé à rencontrer le wali afin de lui expliquer, avec force détails, la genèse du conflit qui les oppose à une demi-douzaine de promoteurs ayant bénéficié de terrains à bâtir sur un site qui était destiné à être aménagé en espace vert. «Ce qui se passe à Sidi Djilali n'est que la partie apparente de l'iceberg. La ville de Sidi Bel Abbès étouffe et l'on continue à dénier aux citoyens le simple droit à l'ensoleillement et à pouvoir respirer l'air frais des monts de Tessala. C'est une provocation de plus envers les citoyens de la ville qui sont déterminés à protester pacifiquement jusqu'à ce que toute la lumière soit faite sur la gestion du foncier urbain», indique Kandsi Abbès, président d'un des comités de quartier de Sidi Djilali. Selon lui, les parcelles de terrain octroyées par l'ancien wali à des promoteurs privés sont, à l'origine, des zones non-constructibles (non ædificandi) ayant longtemps constitué une bande de servitude d'utilité publique pour l'acheminent du gaz naturel. L'ex-wali de Bel Abbès, Mohamed Hattab, avait à maintes reprises fait la promesse de préserver ce poumon de la ville et d'en faire un immense espace vert. Malheureusement, il n'a pas tenu sa promesse et s'est empressé avant sa mutation à Béjaïa, et dans l'opacité la plus totale, de faire bénéficier certains promoteurs de terrains qui posent aujourd'hui problème», précise M. Kandsi. Pour certains manifestants, les pouvoirs publics ont cédé à la pression des promoteurs et octroyé des parcelles de terrain en bafouant les règles les plus élémentaires d'urbanisme. Tout en saluant la décision de l'APC qui a procédé, la semaine passée, à l'arrêt des travaux, ils estiment que la seule issue à ce conflit est d'annuler les permis de construire et de délocaliser les projets immobiliers prévus vers d'autres sites plus spacieux et où la possibilité de créer de véritables espaces de vie est envisageable. Pour M. Kandsi, les citoyens de Sidi Djilali sont déterminés à préserver leur cadre de vie. Selon le vice-président de l'APC, Reguig Menaouer, les revendications des manifestants sont légitimes et seront examinées aujourd'hui, au plus tard demain, lors d'une rencontre avec le wali, Tahar Hachani. Pour les représentants de nombreuses associations, un débat ouvert et élargi à l'ensemble des composantes de la société est indispensable afin de trouver des solutions consensuelles et, en toute transparence, aux nombreuses insuffisances en matière de gestion de la cité.