L'une des problématiques dont souffrent les habitants de la cité du 11-Décembre de Aïn Benian est la délimitation des zones constructibles et concernées les projets d'utilité publique. Plus de 1200 familles vivant depuis plus de 40 ans dans des habitations de style colonial ou dans des gourbis au niveau de la cité du 11-Décembre-1960 à Aïn Benian sont dans l'expectative. Ils ne savent plus vers quelle autorité se tourner du moment, disent-ils, que le P/APC de Aïn Benian et le wali délégué de Chéraga ont refusé de répondre favorablement à leurs doléances. Cette cité, affirment les résidents, qui ont pris attache avec notre rédaction, a bénéficié d'un projet pilote de restructuration. Ce projet devait en principe aboutir à la délimitation des zones constructibles et celles concernées par le passage de projets d'utilité publique. «Nous avons 176 familles qui vivent sur le tracé de la nouvelle route nationale qui traverse nos terrains. Nous avons pris attache avec les autorités locales afin de dégager un nombre égal de logements pour ces familles. Nous attendons toujours leur réponse qui tarde à venir. Nous avons manifesté notre colère contre le relogement de familles dans le cadre de la résorption de l'habitat précaire. Nous ne sommes pas contre la venue d'autres familles à Aïn Benian, mais nous nous interrogeons sur le pourquoi du silence des autorités locales, à leur tête le P/APC et le wali délégué sur le cas de centaines de familles qui vivent chez nous dans la misère», s'indigne notre interlocuteur. Un autre enchaîne que des milliers de logements ont été réalisés à Aïn Benian sans que cela ne bénéficie aux habitants de cette commune. «Trouvez-vous normal que des gens qui vivent la misère au quotidien puissent assister sans bouger le petit doigt à des opérations de relogement dans leur quartier ?», s'interroge notre vis-à-vis. Et de poursuivre : «Nous avons signalé à l'APC des cas d'extrême urgence. Un engagement pour leur recasement immédiat a été même pris mais n'a jamais été mis à exécution», s'indigne-t-il. L'autre problématique dont souffrent les habitants de la cité du 11-Décembre n'est autre que celle de la délimitation des zones constructibles et celles concernées par le passage de projets d'utilité publique. Ce projet devait permettre aux habitants, selon les explications d'un résident, de disposer d'un plan d'urbanisme définitif leur permettant de construire légalement, d'indemniser dans un terrain mitoyen d'autres familles et de recaser les résidants des bidonvilles qui se greffent à cette gigantesque cité. Cette solution, nous indique-t-on, a été acceptée par les autorités publiques et les citoyens. Son application demeure toutefois otage des blocages administratifs et des tractations politiciennes au niveau de l'APC. «Des habitants au nombre de 7 au niveau de notre cité ont démarré leur construction individuelle avec l'aval de l'APC et le concours de son bureau d'études pour le bornage. Cela prouve que tout va pour le mieux», estime notre interlocuteur, qui poursuit que le problème des «poches vides», d'une superficie de 5 hectares, pose problème. «Nous avons convenu de construire une mosquée, une crèche et un centre de soins pour nos résidents au niveau de ces poches vides ou parcelles de terrain qui n'appartiennent à personne. Nous avons été surpris de constater que ces parcelles de terrain viennent d'être attribuées à un promoteur immobilier de Sétif pour la réalisation de 20 villas. Nous nous demandons à qui sont destinées ces villas et qui a autorisé ce promoteur à lancer son projet ?», accusent nos interlocuteurs. Nos interlocuteurs soupçonnent une connivence au niveau de l'APW et la daïra pour s'accaparer de cette parcelle de terrain. «Nous interpellons le wali d'Alger afin qu'il diligente une enquête à ce sujet. Nous ne sommes pas sûrs que l'information lui parvienne et qu'elle reste bloquée à un niveau inférieur».