Une centaine d'importateurs se plaignent des retombées de la décision de l'interdiction d'importation de plusieurs produits, décrétée il y a quelques jours par le Premier ministre, pour réduire la facture des importations. L'Association nationale des commerçants algériens (Anca) souligne que des entreprises d'importation subissent, dans l'indifférence des pouvoirs publics, les conséquences directes de l'interdiction «subite» de plusieurs produits, sans donner un délai minimum aux opérateurs. Selon l'Anca, des importateurs se retrouvent avec des conteneurs bloqués au niveau des quatre principaux ports d'Algérie (Alger, Oran, Annaba et Skikda), avec des produits, périssables pour certains, sans aucune possibilité de les libérer et de les retourner aux fournisseurs. Contacté par El Watan, Messaoud Demdoum, importateur de produits de ménage, souligne que plusieurs opérateurs sont bloqués au niveau des dépôts portuaires, subissant des pertes financières. «Nous n'avons ni la possibilité de faire sortir nos marchandises ni de les retourner, en sus des pénalités et des frais qui continuent de s'accumuler», déplore-t-il. L'anca, tout en soutenant la décision du Premier ministre visant à réduire la facture des importations et à encourager la production nationale, estime que les services du commerce extérieur auraient pu laisser un délai suffisant aux importateurs pour l'application de cette décision. Les transactions commerciales extérieures nécessitent plusieurs jours, voire des semaines pour acheminer les marchandises du fournisseur au consommateur, l'application de la décision de Tebboune n'a pas pris en compte les produits importés officiellement depuis quelque temps, mais qui ne sont pas encore arrivés à destination. L'Anca saisira par courrier officiel les services du commerce extérieur pour plaider la cause des importateurs «lésés». Pour rappel, l'ABEF a été destinataire d'une correspondance du 2 juillet 2017 émanant du secrétaire général du ministère des Finances, en référence à la lettre n°29/PM du 29 juin 2017 du Premier ministre, invitant les banques à «surseoir à toute domiciliation d'importation de produits alimentaires ou de préparations alimentaires». Ainsi, les produits concernés par cette nouvelle mesure sont : les produits de préparation alimentaire (sauce, ketchup, mayonnaise…), produits alimentaires (biscuiterie, confiserie, chocolat), les équipements industriels tels que les transformateurs électriques, le marbre fini, le granit fini, les articles de plastique finis pour ménage, les produits de la robinetterie, ainsi que les tapis.