L'impunité caractérisant la circulation et le stationnement des engins nautiques à Annaba a fini par générer mort d'homme. En effet, le corps sans vie d'un jeune homme, blessé grièvement à la tête, a été retrouvé jeudi vers 20h, dérivant à quelques mètres de la plage La Caroube. Selon les premières informations, il s'agirait de Karim B., âgé de 42 ans et habitant la cité Didouche Mourad de Annaba. Il a été heurté à la tête par l'hélice d'un jet-ski, tournant à plein régime, ce qui a transformé les vacances des estivants de Annaba en drame. Pour éviter à sa femme et ses deux enfants une insolation, il était venu en fin d'après-midi s'installer du côté droit de la plage, puisque le côté gauche est tristement réservé au stationnement clandestin des bateaux de plaisance. Dès son premier plongeon, Karim disparaît. La nuit tombée, sa femme s'inquiète sérieusement et décide d'alerter les services de la gendarmerie, car les agents de la Protection civile avaient quitté la plage. Après d'intenses recherches, les riverains ont repêché, en profondeur, le cadavre de Karim dont le corps présentait d'importantes blessures, notamment à la tête. Présent sur le lieu du drame, le procureur de la République près le tribunal de Annaba a constaté le décès et ordonné à la Gendarmerie nationale d'ouvrir une enquête pour identifier l'engin tueur et son pilote. Il a également demandé une autopsie avant de déposer la dépouille à la morgue de l'hôpital Ibn Rochd. De l'avis de tout le monde, ce drame est à mettre à l'actif des gardes-côtes. En effet, les nombreux plaisanciers et autres jet-skis ont transformé cette célèbre plage familiale La Caroube en port de plaisance clandestin. Sous le regard des gardes-côtes, un plan d'eau de plusieurs centaines de mètres carrés a été squatté par des «corsaires» et transformé en «parking». Situation similaire pour les jet-skis qui circulent à vive allure près des baigneurs. Pis, les rejets de carburant de ces engins nautiques ont formé une couche de gasoil à la surface de la mer, annonçant une catastrophe écologique latente, avons-nous constaté sur place. Comment tolère-t-on la circulation des engins nautiques à proximité des plages ? Du côté de la commune de Annaba, on a dégagé la responsabilité, puisque le maire Farid Merabet a déjà établi un décret communal sommant les propriétaires de plaisanciers et de jet- skis de libérer la plage. Curieusement, la force publique (garde-côtes) dont le territoire de compétence est maritime semble admettre indirectement ce commerce illicite en évitant de procéder à l'application de ce décret communal.