Les estivants de la wilaya de Annaba sont en colère contre les garde-côtes. Les nombreux plaisanciers et autres Jet-Skis ont transformé la célèbre plage familiale La Caroube en port de plaisance clandestin. Sous les regards des garde-côtes, un plan d'eau de plusieurs centaines de mètres carrés a été squatté par des «corsaires» pour être transformé en «parking». Pis, les rejets de carburant de ces engins nautiques ont formé une couche de gasoil sur la surface de la mer, annonçant une catastrophe écologique latente, avons-nous constaté sur place. «Comment tolère-t-on une situation anarchique qui génère une atteinte à l'environnement maritime ?» s'interrogent les habitués de cette paisible plage, très convoitée par les familles de Annaba. Renseignements pris, les garde-côtes dont le territoire de compétence est maritime admettent indirectement ce commerce illicite. «Excepté une ou deux opérations de démonstration de force par saison estivale, les garde-côtes de Annaba se limitent à lutter contre l'émigration clandestine. Même dans ce domaine, ils ne sont pas très efficaces puisque plusieurs embarcations arrivent toujours à s'échapper entre leurs mailles, pas plus dans la protection contre la pêche illicite du corail», s'insurgent plusieurs estivants de Annaba, rencontrés sur cette plage populaire. En effet, en octobre 2016, 16 kilogrammes de corail royal, 15 embarcations artisanales neuves, 276 bouteilles d'oxygène, 61 tenues de plongée sous-marine avec accessoires, 11 moteurs hors-bords et un important lot de matériel de topographie, dont des GPS, boussoles, sondeurs, etc. ont été saisis par la gendarmerie de Annaba. Certes ce problème a surgi suite à l'indisponibilité de postes à quai au port de Annaba et l'absence totale d'une marina pouvant regrouper un nombre important de bateaux de plaisance, mais cela ne relève pas de la responsabilité des estivants. Ces bateaux sont importés et dédouanés avec l'aval des garde-côtes. Mieux encore, ils y sont enregistrés et disposent de leur carte de circulation. Cependant, la plupart d'entre eux n'arrivent pas à rejoindre le plan d'eau, car le maire de Annaba, pour un souci de quiétude des estivants et la protection de l'environnement, leur a interdit l'accès par les plages. Du côté du port, les seuls plans inclinés existants sont inaccessibles puisqu'ils sont gérés par l'entreprise portuaire. Une situation qui fait actuellement les beaux jours des «parkingueurs» de la mer, sachant que la nuitée d'un petit plaisancier est facturée 2000 DA.