L'une des plus rentables infrastructures aéroportuaires du pays, l'aéroport du 8 Mai 45 de Sétif, dont le taux de remplissage dépasse souvent les 85%, dérange certains décideurs de l'ombre. Ces derniers trouvent à chaque fois des «alibis» pour bloquer la progression du trafic de la structure, enregistrant annuellement un mouvement de plus de 250 000 voyageurs, dont 95% des lignes internationales. En lieu et place de mesures devant booster la croissance de l'espace qui devait être renforcé par l'ouverture de nouvelles lignes et la programmation de navettes sur Paris (France), les mercredis et jeudis, périodes durant lesquelles des centaines de voyageurs sont encore et toujours obligés de se déplacer non sans moult désagréments vers Constantine ou Alger pour prendre un avion, on inflige au 8 Mai 45 un pénalisant «temps mort». Afin de dénoncer un sabotage économique qui ne dit pas son nom, des professionnels, ne maquant pas d'arguments en béton dénoncent : «Il ne faut plus se voiler la face, des forces occultes font tout pour saboter l'aéroport de Sétif. Prévue pour cet été, la ligne Sétif-Tunis a été déroutée sur l'aéroport de Constantine, bénéficiant de deux vols hebdomadaire. Souhaitée et demandée avec insistance par aussi bien des opérateurs économiques que par le citoyen lambda, la ligne Sétif-Istanbul n'est toujours pas à l'ordre du jour. «Trouvez-vous normal que l'aéroport de Constantine bénéficie de 4 vols semaine d'Air Algérie et 4 autres de Turkish, l'aéroport de Annaba profite de 3 vols hebdomadaires assurés par la compagnie nationale alors que l'infrastructure des Hauts- Plateaux sétifiens est condamnée à un chômage technique ?», s'interrogent nos interlocuteurs qui enfoncent le clou : «L'instance qui a autorisé l'exploitation de la ligne jumelée Batna-Tlemcen-Istanbul, avant d'être fermée, une année après, n'a pas jugé utile de tester la ligne Sétif-Istanbul. Les avions 737/800 et A320, qui assurent les déplacements vers la Turquie et les lieux saints pour la Omra desservent l'aéroport de Sétif. On ne doit plus brandir de fausses contraintes pour justifier l'injustifiable. D'autant que les pouvoirs publics, qui injectent des milliards de dinars pour l'extension de la piste à 3200m, l'installation des «ILS» la rénovation du taxiway et l'agrandissement de l'aérogare font le maximum pour dégager de l'espace et en faire un aéroport international digne de ce nom, en mesure de booster le dynamisme économique d'une région de plus de 6 millions d'habitants.» Preuves à l'appui, nos interlocuteurs argumentent: «Avec 11 vols par semaine, la compagnie Aigle Azur n'a pas choisi cette ligne à cause de la rafraîchissante eau de Aïn Fouara. La compagnie AAA (Atlas Atlantique Airlines) qui assure la ligne jumelée Paris-Constantine-Béjaïa, vient de transformer Sainte-Etienne-Sétif, en une rotation Sainte-Etienne-Sétif-Paris, au grand bonheur des voyageurs, qui bénéficient des avantages de lowcoast. Les désertes Marseille et Mulhouse méritent de nouvelles rotations. On enregistre par ailleurs une forte demande sur Strasbourg», tonnent nos interlocuteurs qui n'ont pas tout dit. Connaissant parfaitement les dessous du dossier continuant à faire couler de l'encre, le député Salah Dekhili ne mâche pas ses mots : «Pour des desseins inavoués, certains bureaucrates tournent carrément le dos aux instructions des hautes sphères de l'Etat ne ménageant aucun effort pour donner à la région des Hauts-Plateaux sétifiens l'aéroport qu'elle mérite. Il est inconcevable qu'une aussi grande région, disposant d'un incommensurable potentiel économique, ne bénéficie pas d'une liaison avec Istanbul, Tunis ou Dubai. Cette situation ne peut plus durer.» Les responsables qu'on a essayé d'induire en erreur par des rapports erronés sont désormais éclairés…