Les cités se trouvant sur le flanc de montagne qui s'élève à partir du chemin de fer dans la commune d'El Harrach, jusqu'au lieudit Haouch Hadda, dans la commune de Bourouba, sont délaissées par les autorités locales. Les habitants de ces quartiers populaires déplorent, entre autres, l'absence d'aménagements urbains, de commodités et d'équipements publics devant améliorer leur cadre de vie. Ces quartiers sont en fait des groupements d'habitations mal ordonnés, ne répondant de surcroît à aucune norme urbaine. Les lots de maisons sont entrecoupés par des rues étroites, qui, à partir du rail, montent toutes et aboutissent à une éminence où est blottie une cité du nom «évolutive». A l'instar des cités PLM, la Faïence, Diar El Afia, d'Urgence, Dussollier, etc. Au cœur de la cité PLM, il n'y a ni commodités ni aménagements répondant aux besoins des habitants, dont la majorité sont des jeunes. Ces derniers et en l'absence de prise en charge par les pouvoirs publics, se retrouvent dans les cafés pour d'interminables parties de cartes. Dans cet amalgame de constructions perchées, aucune structure dédiée au bien-être des habitants n'a été construite. A partir de l'école primaire Ennadjah, le visiteur est surpris par le nombre de maisons qui s'enchevêtrent dans un alignement sinueux. Des maisons empiètent sur les trottoirs, d'autres au contraire reculent, pour former en fin de compte une disposition anarchique. La colline semble porter un fardeau qui alourdit son flanc. Une cité d'immeubles aux balcons collectifs étale sa disgrâce. Ces bâtiments vieux de 60 ans n'offrent plus une qualité de vie décente. Les appartements sont exigus et insalubres. «Nous vivons dans un espace de 45 mètres carrés. La seule chambre de l'appartement suffit à peine à deux personnes. Les autres membres de la famille dorment au salon. Les canalisations d'égouts sont vétustes et dégoulinent continuellement. L'humidité a affecté la structure même des bâtiments», révèle un habitant. Et d'ajouter : «Les autorités locales ont depuis toujours délaissé notre quartier. Il n' y a pas d'équipements publics, tels qu'un bureau de poste, une annexe pour l'état civil ou encore un centre de santé. Quant aux structures de loisirs éducatifs, elles sont pratiquement inexistantes. A vrai dire, nos jeunes sont livrés à eux-mêmes.» Hormis les interminables parties de foot qu'ils organisent de temps à autre, les jeunes du quartier PLM n'ont aucun moyen de distraction. Concernant les aménagements urbains, le quartier en est totalement dépourvu. Il n'y a ni jardin public ni aire de jeux. La précarité et le manque d'équipements publics ne sont pas la caractéristique de la seule cité PLM. La situation de délaissement concerne tous les quartiers qui se trouvent sur le flanc de montagne. Les quartiers situés dans cette portion de la commune de Bourouba sont complètement abandonnés par les pouvoirs publics, à l'instar, des cités Vidal, Boubsila, la Montagne, etc. D'après un élu local, l'absence d'assiettes foncières dans ces quartiers est un handicap de taille, ne permettant pas la réalisation d'équipements publics. «Cet argument est tout le temps invoqué par les responsables locaux. Ils se cachent derrière afin de voiler leur incapacité à régler les problèmes des administrés. C'est devenu une réponse passe-partout. Et c'est inacceptable. La plupart des élus de l'Assemblée sont là pour régler leurs propres problèmes et non ceux des citoyens», fulmine un habitant de la commune.