Comme à chaque période estivale, le centre-ville, de par l'exiguïté de ses artères, est quotidiennement en proie à une circulation automobile anarchique, caractérisée par des embouteillages à longueur de journée. Cette situation, des plus contraignantes, et qui perdure depuis une décennie, empire d'année en année, notamment par l'accroissement extraordinairement rapide du nombre de véhicules et le manque flagrant de parkings et d'aires de stationnement. Bien simple, à Ghazaouet, il n'y a pas de parkings ! Les élus qui se sont succédé à la mairie n'ont jamais jugé utile de prendre effectivement en charge le problème de la circulation et du stationnement dans le centre-ville. Pourtant, il semble nécessaire, voire urgent, de réfléchir à la conception d'un plan de circulation répondant à des besoins nouveaux en matière de circulation et de développement massif et débridé du parc automobile. Mais au lieu de cela, les responsables locaux se sont empressés d'interdire le stationnement sur le boulevard de l'ALN qui longe le port, pour, justifient-ils, des raisons de sécurité. Ou, encore, l'implantation des panneaux de sens interdit dans des ruelles sans pour autant se soucier des conséquences déplorables que cela engendre. Des décisions irraisonnées qui n'ont fait qu'amplifier l'anarchie en matière de stationnement et de circulation automobile. En effet, la disparité, de plus en plus accentuée, entre le nombre de voitures en constante augmentation et les places de stationnement disponibles, a engendré un comportement irrationnel chez certains automobilistes qui ne se gênent pas de garer là où ils trouvent un petit espace sans pour autant se soucier du tort qu'ils peuvent causer aux piétions et aux autres automobilistes. Certains vont jusqu'à garer leur voiture sur le trottoir. Une attitude fortement décriée par les habitants, qui considèrent que leur droit le plus élémentaire, à savoir se déplacer au centre-ville en toute sécurité, est bafoué. D'autant plus que le phénomène d'occupation illicite de l'espace public a repris de plus belle. Un bon nombre de commerçants du centre-ville occupent abusivement les trottoirs, privant ainsi les citoyens d'un espace qui leur est réservé de droit. Ces marchands de fruits et légumes, de meubles, de produits alimentaires, de vêtements qui ont pignon sur rue, pensent que les trottoirs sont des prolongements naturels de leurs échoppes. Les plus audacieux, ou peut-être ceux qui ont la protection des responsables locaux, puisque certains détiendraient des autorisations d'exploitation du trottoir, squattent carrément la chaussée et, pour marquer leur territoire, y déposent des objets pour limiter cet espace. Du coup, la configuration de l'espace urbain ne s'apprête plus au déplacement des piétons. Lors de son parcours en ville, celui-ci doit enjamber des obstacles, slalomer entre des marchandises entreposées sur le trottoir au risque de trébucher ou choisir de partager la chaussée avec les automobilistes. Le comble, c'est que cette anarchie est devenue banale, à tel point qu'elle ne dérange plus personne.