Ce quartier se trouve à proximité de la cité Sissaoui et abrite depuis une vingtaine d'années plus de 620 familles qui boivent et se lavent grâce à la débrouillardise. A l'heure où tous les responsables de l'hydraulique soutiennent que la wilaya de Constantine est à l'abri des pénuries en matière d'AEP, il existe encore des quartiers où l'eau n'est pas ce liquide qui coule systématiquement des robinets. A la cité, ou quartier du 1er Novembre, les robinets sont absents et les installations externes pour acheminer le précieux liquide aussi. C'est que les autorités n'ont pas jugé utile d'installer des conduites. Ce quartier se trouve à proximité de la cité Sissaoui et abrite depuis une vingtaine d'années plus de 620 familles qui boivent et se lavent grâce à la débrouillardise des enfants, lesquels s'échinent à transporter quotidiennement des jerricans dans un carrousel permanent. Il y a aussi les parents qui se saignent régulièrement en faisant appel aux vendeurs d'eau. Les représentants du comité de quartier nous apprennent que le problème crucial de l'alimentation en eau potable a toujours hanté la vie des riverains, lesquels viennent de passer un énième été sans eau avec le perpétuel spectre des maladies hydriques. «Cela fait des années que nous attendons en vain que notre quartier soit alimenté en eau. Nous avons frappé à toutes les portes. Nous avons sollicité le chef de daïra pour qu'il intervienne auprès de la direction de l'hydraulique afin de nous inscrire dans les programmes de raccordement à l'AEP, mais en dehors des promesses pour nous faire patienter rien n'a été fait pour améliorer notre quotidien», soutiennent-ils. Car à la cité du 1er Novembre, ce n'est pas uniquement l'eau qui fait défaut, c'est aussi une situation géographique qui fait que le quartier, où tout manque, est excentré par rapport au chef-lieu de wilaya et El Khroub. Le transport est aussi un véritable casse-tête. Le déplacement est vécu quotidiennement comme un calvaire, notamment pour les enfants scolarisés du quartier. Les habitants précisent à ce propos que des travaux ont été pourtant lancés il y a près de deux ans par les autorités locales pour la réalisation d'une école primaire dans le quartier, mais que le chantier est à l'arrêt depuis plusieurs mois. Ils évoquent également l'état des routes et voies d'accès à la cité qui n'ont jamais été goudronnées. «Nous voulons que nos enfants aient d'autres activités que le transport de l'eau à longueur de journée. Que les projets inscrits par les autorités pour l'aménagement de notre cité, notamment, l'éclairage public, l'alimentation en eau potable et d'ouverture de voies d'accès à la cité soient réalisés. Que l'on pense à nous pour une ligne de bus. Bref, que nous soyons considérés comme des citoyens à part entière», nous dira enfin un représentant de l'association de quartier.