Il est rentré pour la rentrée, parti en vacances au moment de la guerre après avoir été nommé au moment de la crise, limogé au moment de son retour pour être remplacé par un crocodile élevé à la Présidence qui n'aime pas les yaourts. Abdelmadjid Tebboune aura donc été Premier ministre un peu plus de deux mois et si personne n'a jamais vraiment cru à sa tentative de construire une cloison entre l'argent et la politique, chacun s'est plutôt demandé ce qu'il est allé faire en Moldavie. Car peu d'Algériens savent où se trouve ce petit pays coincé entre la Roumanie et l'Ukraine, idéologiquement écartelé entre la Russie et l'Occident et indépendant depuis seulement 1991, au moment où Tebboune avait déjà 46 ans, soit l'âge du chanteur Mano Solo ou de la momie turque Ötzi à leur mort. Bref, terre de monastères et de caves à vin, la Moldavie compte 3 millions d'habitants, soit le nombre d'Algériens ayant bénéficié d'un LPP, répartis sur 33 000 kilomètres carrés, soit l'équivalent de la wilaya de Tiaret. Avec un salaire minimum de 60 euros, ce qui explique que le pays est une terre de trafics d'organes où un rein se négocie à 2000 euros. C'est tout, en gros, ce qui ne règle pas la question, qu'est allé faire Tebboune en Moldavie sachant que selon les défenseurs de Haddad, il y serait parti en compagnie d'hommes d'affaires à la mauvaise réputation ? Acheter des reins ou en vendre ? Y construire des logements ou en acheter pour sa retraite ? Deux hypothèses s'affrontent chez les experts en stratéologie, la première explique que c'est simplement du tourisme, la ridicule allocation devise pour un Algérien voulant voyager n'étant que de 115 euros et la Moldavie le pays le plus pauvre d'Europe. La deuxième est liée à la politique, la Moldavie, terre de fraudes, a organisé l'année dernière sa première élection présidentielle au suffrage universel depuis 20 ans. Fait inédit dans l'histoire, c'est l'ancien ministre du Commerce qui a gagné. Ce que Tebboune était avant d'être Premier ministre.