Quand son réveil Condor a sonné à 8h, heure algérienne, il s'est levé péniblement, juste pour le flash info annonçant le démarrage de la campagne «Consommez algérien». Direction cuisine, café Bonal et lait Hodna, avec de la bonne galette maison que sa femme lui a préparée. Un verre de Hamoud blanche et une cigarette Nassim plus tard, il faisait son premier rot de la journée, en Algérien. Première réflexion de la journée : le café, le lait et la galette sont bien Algériens, mais seulement par leurs emballages. Le café est en réalité colombien, la poudre de lait canadienne et le blé français, tout comme le sucre de la Hamoud et le tabac de la Nassim sont importés. Un peu perturbé, il a enfilé son jogging Naftal et son bonnet Ngaous puis il est sorti, a pris sa Clio oranaise et est allé au marché. Il a refusé d'acheter des bananes et a pris quelques fraises, bien algériennes, sans savoir que les semences sont hollandaises. Un pack d'Ifri, des yaourts Soummam et du fromage Le Berbère. Il a traîné ensuite dans la ville, à mangé à midi un frites-omelette-harissa – pommes de terre de Mascara, œufs des poules de Attatba et piment de Mdaourouch. Heureux et repu, il a marché, acheté des chaussures Sonelgaz, une chemise Rouiba et des chaussettes Air Algérie puis s'est attablé dans un café. C'est là où, sur le téléviseur ENIE, il apprend que plusieurs ministres et personnalités de premier plan consommaient bien algérien mais en France, principalement dans l'immobilier. Pour toute réponse, un responsable expliquait que l'argent utilisé pour acheter des euros et des appartements à Paris était de l'argent algérien et que donc, il n'y avait pas à s'inquiéter. Enervé, il s'est levé, a payé son café en dollars et est rentré chez lui en taxi Toyota. A 20h, il était chez lui. Ne sachant plus quoi faire, il a mangé sa femme. Une Algérienne authentique et d'origine. Mission accomplie.