Le gouvernement pakistanais envisage de conclure des accords d'approvisionnement de gaz naturel liquéfié (GNL) à coups de plusieurs milliards de dollars avec deux grands producteurs africains, à savoir l'Algérie et le Nigeria, a rapporté vendredi dernier The Express Tribune, un des quotidiens de référence au Pakistan. Un projet d'accord sera présenté au cabinet du gouvernement pakistanais pour ratification avant de conclure des accords avec le Nigeria et l'Algérie pour les importations de GNL, a ajouté la même source. Ceci sera suivi de l'ancrage des contrats commerciaux pour la mise en œuvre du plan proposé aux autorités pakistanaises. Cette année, ce pays de 200 millions d'habitants a mis en place un plan «ambitieux» pour doubler le volume des importations de GNL, a rappelé le journal. Le Pakistan importe actuellement 4,5 millions de tonnes de GNL par an et le volume atteindra jusqu'à 9 millions de tonnes avant la fin de l'année 2017. Les projections montrent que le Pakistan aura besoin annuellement 20 millions de tonnes de GNL dans les trois prochaines années et 30 millions de tonnes en cinq ans, selon le même quotidien. L'année précédente, le Pakistan avait signé, d'après The Express Tribune, un accord de 15 ans avec le Qatar pour des importations annuelles de 3,75 millions de tonnes pour répondre à ses besoins énergétiques croissants car les réserves de gaz naturel existantes au Pakistan semblaient insuffisantes pour combler l'écart croissant entre l'offre et la demande. Après le choc de la chute des prix du pétrole, l'Algérie cherche pour sa part par tous les moyens à stimuler sa production et ses exportations de gaz en vue de diversifier ses débouchés pour cette énergie. La compagnie nationale des hydrocarbures Sonatrach devait investir plus de 73 milliards de dollars entre 2016 et 2020, dont les deux tiers dans l'exploration-production, affirmait en mai 2016 l'ancien ministre de l'Energie, Salah Khebri. Deuxième fournisseur de gaz de l'Europe après la Russie, l'Algérie prévoit d'augmenter sa production de gaz à 141,3 milliards de mètres cubes cette année, pour atteindre 143,9 milliards en 2018 et 165 milliards de mètres cubes gaz d'ici 2020. La capacité installée des exportations gazières du pays a été portée à près de 90 milliards mètres cubes/an dont plus de 50 milliards mètres cubes/an via les trois gazoducs dédiés à l'Europe, tandis que le reste est formé de GNL. L'Algérie a fourni au total plus de 1500 milliards mètres cubes sous forme de GNL et par gazoduc. Le pays, concurrencé notamment par le gaz de schiste américain sur le marché européen, voudrait renouveler par ailleurs les contrats de livraison avec des pays comme l'Espagne, la France ou l'Italie qui arrivent à leur terme durant la période 2019-2021, en se présentant comme un fournisseur fiable, grâce à ses immenses réserves et ses capacités de production.