Compte-tenu de la sécheresse qui s'est manifestée depuis le début de l'automne et dont les méfaits se font ressentir avec acuité dans les régions pastorales, beaucoup d'éleveurs se sont repliés avec leur cheptel, estimé à près de 500 000 têtes, vers les régions plus arrosées du sud-ouest du pays. Cependant, certains petits éleveurs demeurant dans des zones éparses, bravant les forces de la nature, notamment dans la daïra de Ben Amar, lieu exclusivement pastoral (60 km à l'ouest de Mecheria), n'ont plus le cœur à rêver. Dans un moment de dépit, l'un d'entre eux nous fait part de son marasme malgré les mesures qui ont été prises par l'Etat pour soutenir les éleveurs, par une mise à disposition d'une orge disponible en quantité largement suffisante au niveau de l'OAIC, au prix de 1 400 DA au lieu de 2 200 DA sur le marché parallèle. Ce soutien apparemment très satisfaisant, ne touche vraiment que les grands éleveurs qui ont la possibilité de se déplacer par leurs propres moyens vers Mécheria ou de louer un véhicule pour l'enlèvement d'une grande quantité. Une quantité fixée mensuellement à 400 gr par tête et par jour. véritable SOS Or, dit-t-il, nous les petits éleveurs, voués au pastoralisme, n'ayant que 100 à 150 têtes et de surcroît très éloignés du centre de distribution, devrons malheureusement payer un prix fort pour le transport d'une petite dizaine de sacs. « Ce qui, explique notre interlocuteur, nous revient en fin de compte à un prix plus élevé que celui du marché parallèle. » Les éleveurs appellent ainsi l'administration en charge du secteur et la chambre de l'Agriculture pour leur venir en aide. Pour réduire le coût du transport, l'hypothèse avancée par les éleveurs est que l'Etat leur accorde un quota d'aliments de bétail suffisant pour trois mois. Un quota qui soit enlevé en une seule fois et par une instance collective. Nos interlocuteurs souhaitent aussi que l'aliment vital pour leur cheptel soit distribué, tout au moins, au niveau de leur commune.