Trois Marocains vivant à Trappes, en banlieue parisienne, ont été expulsés jeudi vers le Maroc «en raison des liens qu'ils entretiennent avec la mouvance islamiste radicale», a-t-on appris auprès du ministère français de l'Intérieur. Deux d'entre eux sont les frères d'un détenu qui avait violemment agressé deux surveillants dans une unité de prévention de la radicalisation islamiste avec une arme artisanale en septembre 2016, a précisé le ministère. Condamné le 23 mars pour un voyage avorté vers les terres du djihad syrien, Bilal Taghi, 24 ans, avait blessé deux de ses gardiens avec un couteau fabriqué avec un morceau de métal de 15 cm. Le parquet antiterroriste s'était saisi de cette agression apparaissant comme la première action djihadiste fomentée en prison. Devant les enquêteurs, il avait «reconnu et revendiqué vouloir tuer un gardien de prison», qu'«il voulait passer à l'acte immédiatement au nom de Daech», acronyme arabe du groupe Etat islamique, «sans attendre de sortir de prison» et «faute d'avoir pu partir en Syrie», selon une source proche du dossier. Deux autres frères de cette famille, Abdelhafid et Khalid, qui ont rallié les rangs de l'EI en Syrie, sont probablement morts. L'identité du troisième homme expulsé vers le Maroc n'a pas été précisée. Depuis l'instauration de l'état d'urgence en France, après les sanglants attentats de novembre 2015, selon le ministère de l'Intérieur, 51 arrêtés ministériels d'expulsion ont été exécutés. La France est confrontée depuis 2015 à une vague d'attentats islamistes sans précédent qui a fait 239 morts.