Nicolas Sarkozy a choisi la presse régionale pour annoncer, jeudi, sa candidature à l'élection présidentielle de 2007 celle-ci n'étant ni inattendue ni un scoop. Le candidat déclaré de l'UMP il faudra attendre le 14 janvier pour l'officialisation par l'UMP de son candidat a détaillé son programme électoral jeudi durant l'émission de France 2 « A vous de juger ». Nicolas Sarkozy entend incarner la « rupture tranquille », disant vouloir faire en sorte que « les Français retrouvent confiance dans la parole politique et dans les hommes politiques » et faire « exploser les clivages ». « Quand je propose la rupture, c'est pour faire différemment, ce n'est pas pour renier le passé, ce n'est pas pour renier un bilan, ce n'est pas pour attaquer qui que ce soit, notamment le président de la République ». « Je veux être celui qui démontre qu'on peut faire reculer les injustices en France, que tout peut devenir possible. C'est la rupture tranquille. » En matière d'immigration, Nicolas Sarkozy a affirmé qu'il ne remettrait pas en cause le regroupement familial mais qu'il en durcirait les conditions. Concernant le droit de vote des étrangers aux élections municipales, Nicolas Sarkozy a souligné qu'il « existe déjà pour les étrangers communautaires ». « Faut-il faire la même chose pour les étrangers non communautaires », s'est interrogé le ministre de l'Intérieur. « Je suis assez d'accord, mais je mettrai une autre condition à celle de payer ses impôts, qui est celle d'être en situation régulière, d'être là depuis dix ans, et surtout d'avoir la réciprocité avec le pays d'origine ». Il a toutefois réaffirmé son opposition au droit de vote aux élections nationales pour les étrangers en situation régulière. « Je suis contre parce que c'est un problème de citoyenneté. Si on n'est pas citoyen français, on ne vote pas pour faire la loi ». C'est dans le domaine de la sécurité que Nicolas Sarkozy a choisi de prendre ses « deux premières mesures » s'il est élu. « Je réformerai l'ordonnance de 1945, a-t-il annoncé, et je demanderai que pour un mineur récidiviste entre 16 et 18 ans, l'excuse de minorité soit automatiquement supprimée, il doit être condamné comme s'il était un majeur. » La seconde mesure concernera les délinquants multirécidivistes. Il a peu évoqué la politique étrangère, mais a affirmé qu'il demanderait une suspension totale des négociations d'adhésion de la Turquie à l'Union européenne. Nicolas Sarkozy a enfin réaffirmé qu'il quitterait le gouvernement avant l'élection, sans préciser quand, s'il est officiellement choisi par le congrès de l'UMP. « Je quitterai donc ma responsabilité de ministre de l'Intérieur (...) avant l'élection. On verra le moment exact et la date. » Dans la perspective de l'élection présidentielle, l'UMP tiendra trois forums régionaux qui seront organisés par l'ancien Premier ministre Jean-Pierre Raffarin. Seront notamment invités à y participer les candidats à l'investiture de l'UMP à la présidentielle. Au moment où Nicolas Sarkozy annonce sa candidature, dans le baromètre TNS Sofres pour le Figaro Magazine, il perd deux points alors que la candidate socialiste Ségolène Royal en gagne six. Ségolène Royal au Proche-Orient En visite au Proche-Orient, Ségolène Royal a appelé jeudi à Beyrouth au « rassemblement de tous les Libanais ». Lors de la première étape de cette tournée de cinq jours, la candidate socialiste à la présidence a rencontré successivement les représentants des principales communautés libanaises. Elle s'est également entretenue avec le président du Parlement, Nabih Berri, qui dirige le mouvement chiite Amal, à qui elle a dit sa « disponibilité aujourd'hui et demain » pour « renouer les fils d'une solution qui rassemble ». Elle a apporté son soutien au Premier ministre Fouad Siniora, dont les partis Hezbollah et Amal réclament la démission. Elle a également jugé « indispensable » la mise en place du tribunal international pour juger les auteurs présumés de l'assassinat de l'ancien Premier ministre Rafic Hariri en 2005. Elle devait rencontrer hier des soldats français de la Finul déployés au Sud-Liban. Après le Liban, Ségolène Royal doit se rendre dans les territoires palestiniens puis en Israël.