Autrefois, la fontaine de Aïn Abid, à quelques encablures de Medjana, faisait office de relais pour les fellahs des plaines alentour, qui s'étendent à perte de vue et des voyageurs à dos de quadrupèdes. Ils y jetèrent l'ancre pour se désaltérer et se détendre devant le cours d'eau le temps de reprendre leurs forces, avant de se remettre au travail ou poursuivre leur périple. Un peu plus tard, des travaux d'aménagement ont été effectués sur la source séculaire pour lui donner l'aspect qui lui sied : un mur orné en pierres taillées, avec une ouverture pour laisser couler l'eau. Sauf que ce mur, suffisamment haut pour cacher la taille d'un homme, faisait désormais office «d'urinoir» pour certains usagers de la RN106, reliant Bordj au nord de la wilaya et à Béjaïa. Le mur a beau être remblayé, les «récalcitrants» continuent toujours de se soulager à cet endroit. Des attitudes qui peuvent porter atteinte à la salubrité des lieux, voire à la nature de l'eau. En revanche, la fontaine mythique «Takboucht», sise sur le même axe, à mi-chemin entre Theniet Ennasr et Ighil Ali et construite depuis plus d'un siècle, continue d'attirer des flux d'usagers de la route de tous bords, surtout en été pour s'approvisionner en cette eau fraîche et limpide, avec un abreuvoir pour les bêtes, mais aussi pour les enfants à y faire trempette quand le thermomètre s'emballe.