La ministre de l'Education nationale, Nouria Benghabrit, se réunira aujourd'hui avec ses partenaires sociaux pour discuter de la nouvelle rentrée. Dans les invitations adressées aux syndicats, aucun ordre du jour n'est mentionné pour la réunion qui intervient à la veille de la rentrée scolaire fixée pour mercredi prochain. «Il n'y a pas d'ordre du jour. Mais la ministre va sûrement parler de la stabilité dans son secteur et évoquer la charte d'éthique», indique le président du Satef, Boualem Amoura. Le porte-parole du CLA, Idir Achour, croit savoir que la rencontre est «informative» et que Mme Benghabrit se contentera d'avancer les chiffres de la nouvelle rentrée. «C'est juste une réunion d'information. Toutefois, nous allons, pour notre part, essayer de rappeler nos principales revendications, à savoir le code du travail, la retraite et le pouvoir d'achat», signale le syndicaliste. Le porte-parole de la fédération éducation du Snapap, Nabil Ferguenis, est convaincu que la réunion à laquelle son syndicat ne devrait pas prendre part «ne mène à rien, car la ministre n'est qu'une intermédiaire et les solutions sont entre les mains du pouvoir et nécessitent une volonté politique». «La rentrée sera chaude vu le contexte actuel marqué par la cherté de la vie, le dossier de la retraite qui est toujours d'actualité et le projet de code du travail qui est un danger pour les travailleurs», estime M. Ferguenis. La prochaine rentrée est marquée par des coupes budgétaires qui toucheront le secteur. Le CLA compte aborder lors de la réunion au ministère le problème de la réduction de plus de 50% des budgets de fonctionnement des établissements scolaires. «Nous allons exiger un budget complémentaire, sans lequel les directeurs d'école ne pourront pas payer leurs factures d'électricité et d'eau, ni même disposer de stylos et de craie», s'effraie le syndicaliste. Retard de plus de 10 ans ! Pour M. Amoura, la rentrée sera «anarchique» avec son lot de problèmes récurrents, comme la surcharge des classes et le retard dans la réalisation des infrastructures de l'éducation. «Des écoles ne sont pas livrées après 10 ans de travaux. A Boudjima (Tizi Ouzou) par exemple, l'unique lycée de la localité n'a été ouvert qu'en juin dernier. Pendant longtemps, les lycéens étaient répartis entre deux CEM. C'est le cas aussi de plusieurs régions du pays, particulièrement de l'intérieur, comme El Bayadh», s'offusque le président du Satef, qui reprend le chiffre de Mme Benghabrit : 50% des établissements des trois paliers ne sont pas livrés pour cause de retard. Le porte-parole du CLA, Idir Achour, affirme que le retard dans la livraison des écoles aura une conséquence : la surcharge des classes. «Il y aura la surcharge des classes dans certains endroits, surtout dans les nouvelles cités d'habitation, et le vide dans d'autres, particulièrement dans les centre-villes et l'intérieur du pays. Nous avons de tout temps demandé la livraison des sites d'habitation avec les infrastructures d'accompagnement. Malheureusement, le secteur de l'Education est réduit à gérer la crise d'autres secteurs», regrette-il. Durant la rentrée, il devrait aussi se poser le problème des postes budgétaires, alors que le ministère a annoncé des recrutements sur concours. «Il y aura un manque d'adjoints d'éducation et des ouvriers professionnels, dû aux départs à la retraite et à l'absence de nouveaux postes budgétaires», constate Idir Achour. Par ailleurs, il y aura dans plusieurs cas deux travailleurs pour un même poste vu que la Caisse nationale des retraites (CNR) a refusé le départ à la retraite du demandeur, s'indigne M. Amoura.