Le parti Jil Jadid (Nouvelle génération) appelle à l'élection d'un nouveau président de la République comme un début de solution à la crise que traverse le pays. «Les derniers événements politiques ont démontré à l'opinion publique que le président de la République est dans l'incapacité physique et mentale de diriger le pays. La résolution de la grave crise que traverse l'Algérie dépendra de la mise en œuvre de profondes réformes politiques et institutionnelles, dont le premier acte devrait être inauguré par l'élection d'un nouveau président de la République», explique la formation présidée par Soufiane Djilali dans un communiqué rendu public hier. Pour Jil Jadid, le chef de l'Etat aurait dû, compte tenu de l'urgence de la situation, convoquer des élections anticipées. «Malheureusement, il n'est pas homme à considérer l'intérêt du pays. Le 4e mandat en est la preuve», ajoute le parti dans ce communiqué, estimant qu'«il ne reste plus que la mise en œuvre de l'article 102 de la Constitution pour débloquer la situation». «Cet article, (précédemment article 88) est clair et aurait dû être activé dès le mois de mai 2013. Cependant, la nature du système politique algérien et la mainmise du président de la République et de son entourage sur les rouages de l'ensemble des institutions ont empêché son application. Ce n'est pas un défaut des dispositions constitutionnelles qui est à l'origine du blocage, mais l'entêtement d'une caste au pouvoir qui se considère comme la propriétaire de l'Algérie, réduite au sort d'un butin de guerre», explique Jil Jadid, appelant le peuple à assumer ses responsabilités et exiger l'application de l'article 102. «Aujourd'hui, seul le peuple, en théorie souverain, mais en pratique asservi par le régime, est en devoir moral de reprendre son destin en main. C'est l'avenir de la nation qui est en jeu. C'est au peuple d'exiger l'application de l'article 102. Dans cette optique, Jil Jadid assumera ses responsabilités», lit-on dans le même document. Pour cette formation politique, le départ du président Bouteflika «sera le début d'une solution, pas la solution». Selon la même source, le Président, qui viendra après lui, aura à assumer de véritables réformes de fond lors d'un mandat qui devrait être voué à la transition du système actuel vers l'édification d'un véritable Etat de droit. «Considérant le délabrement général des institutions actuelles et des outils juridiques en cours, le Président élu devra engager, en premier lieu, un processus constituant, sous forme d'un large dialogue avec la classe politique et la société civile et qui serait couronné par l'institution, pour une durée de 6 à 12 mois, d'une conférence nationale dont l'objet serait une nouvelle Constitution consensuelle. Le peuple sera alors appelé à un référendum pour son adoption et donner ainsi les premières fondations à une deuxième République», précise le parti. Jil Jadid propose ainsi aux futurs candidats à la Présidence, dans le cadre de cette période de transition de 2 à 3 ans, de s'engager à accomplir un seul mandat tout en formant un gouvernement d'union nationale. «C'est le prix à payer pour rétablir l'espoir dans le pays et offrir un nouvel horizon à notre nation», estime ce parti.