L'unité de l'Algérienne des eaux (ADE) de Tizi Ouzou détient sur ses abonnés (toutes catégories confondues) un montant de près de 160 milliards de centimes de créances, a-t-on appris auprès de la direction de cet établissement public. Ces factures impayées qui freinent le développement de l'entreprise concernent les communes (44 milliards), les administrations (21 milliards) et les ménages (86 milliards). Des établissements de santé, des écoles et des entreprises publiques figurent également parmi les mauvais payeurs. «Les taux de recouvrement demeurent insuffisants et les créances de notre unité ne cessent d'augmenter pour atteindre le seuil de 1600 millions de dinars», a indiqué le directeur de l'unité ADE de Tizi Ouzou, Ammar Berzouk, qui a tenu à signaler aussi qu'un tiers des foyers de la wilaya, soit près de 100 000 habitants, ne disposant pas de compteur ne payent pas la facture d'eau. «Notre unité assure la distribution dans les 64 communes que nous gérons pour une population d'au moins 100 000 habitants répartis à travers plus de 1500 villages avec des moyens humains et matériels très réduits. Notre unité gère 15 à 20% du patrimoine national de l'ADE avec seulement 4% de son effectif», souligne le même responsable. L'unité de l'ADE de Tizi Ouzou gère un total de 198 stations de pompage pour une production journalière de 250 000 m3/j à 300 000 m3/j. Vu le relief escarpé de la wilaya, les dépenses d'énergie avoisinent les 6,50 à 7 DA par mètre cube produit. Le coût de production du mètre cube produit avoisine les 40 DA. Cela implique les coûts d'énergie, les produits de traitement, la maintenance et le gardiennage des installations, souligne-t-on. «La trésorerie de notre unité est sérieusement grevée par les dépenses d'énergie au point où nous sommes en rupture de paiement envers Sonelgaz», a révélé le directeur de l'ADE. Par ailleurs, il a évoqué d'autres contraintes qui fragilisent davantage l'entreprise. Il s'agit notamment du récurrent problème des piquages illicites en zone rurale, le vol et actes de sabotage visant les installations de production éloignées et éparpillées. Pas moins de 1000 actes de piratage sur le réseau d'alimentation en eau potable ont été recensés durant l'année 2016. Des quantités d'eau importantes sont pompées illégalement induisant des pertes financières pour l'entreprise. Le manque de moyens humains et matériels pour assurer un service public de qualité et le refus des APC et des administrations de s'acquitter des créances anciennes sont parmi les autres problèmes soulevés à l'ADE. «La situation de notre unité reste critique, néanmoins nous ne ménagerons aucun effort pour bien gérer le peu de moyens dont nous disposons afin d'assurer le service public d'eau potable à travers tout le territoire de la wilaya», conclut le directeur de l'Algérienne des eaux de Tizi Ouzou.