Sur un potentiel de un milliard de mètres cubes, les services de l'hydraulique de la wilaya de Tizi Ouzou parviennent à en mobiliser 224 millions, ce qui, théoriquement, peut couvrir de manière significative les besoins de la population, estiment des professionnels du secteur des eaux. Malgré les efforts fournis dans le domaine de la mobilisation des transferts, à l'image de Taksebt, pour le flanc nord, et celui de Koudiet Acerdoune, pour le flanc sud, plusieurs localités, à l'instar de Bouzeguène, Maâtkas, Makouda, Mkira, Tadmait..., constituent des points noirs pour la wilaya. Il faut dire aussi qu'en dépit des investissements réalisés, la région n'est toujours pas à l'abri des pénuries d'eau. Des protestations cycliques sont signalées à travers plusieurs localités. Pour y remédier, les pouvoirs publics ont inscrit à l'indicatif de la wilaya un programme portant réalisation de quatre barrages, à Souk Ntleta, Sidi Khelifa, Stita et Bounachi. Les travaux de l'ouvrage hydraulique de Souk Ntleta ont atteint un taux appréciable, malgré 36 mois de retard et les multiples problèmes liés aux expropriations. Sa livraison est prévue pour octobre 2019. A Azeffoun, le projet qui sera érigé à l'oued Sidi Khelifa en est au stade de la levée des contraintes, a-t-on appris auprès de la commission agriculture, hydraulique, artisanat, tourisme et pêche de l'APW de Tizi Ouzou. «Il est urgent de réaliser ce barrage. Cela va régler définitivement le problème d'approvisionnement des localités d'Azazga, Azeffoun et Bouzeguène», estime le président de la commission hydraulique, Ladaouri Ramdane. La réalisation des barrages de Bounachi et Zaouia (Oued Stita), qui souffrent d'oppositions, même pour les études, est attendue avec impatience pour mettre fin au stress hydrique dans ces villages. La vétusté des réseaux d'alimentation en eau potable, leur importance et les problèmes de gestion constituent les principales contraintes soulevées dans le secteur de l'hydraulique. Le taux de déperdition de l'eau, qui avoisine 60%, est dû essentiellement à la vétusté des réseaux d'Aep, soutient-on. D'autre part, les piquages illicites sur les réseaux d'Aep font subir des pertes sèches au Trésor public, du fait que de grandes quantités d'eau échappent à la facturation. S'agissant des eaux souterraines, vraie richesse de la wilaya, elles ne sont pas exploitées de façon optimale, car les services de l'hydraulique ont été contraints de fermer plus de 40 forages réalisés à coup de milliards et mis hors service par le phénomène du pillage de sable à Oued Sebaou, a-t-on indiqué. D'après la commission hydraulique de l'APW, «la wilaya a assez de ressources souterraines, qui, si elles sont exploitées de manière rationnelle, vont épargner le recours aux eaux de surface et au dessalement de l'eau de mer».