Des délégués du Syndicat autonome des travailleurs de Sonelgaz (Snateg) se sont rendus, hier, au ministère du Travail pour exiger des éclaircissements sur le retrait de l'enregistrement à leur organisation et la protection des syndicalistes licenciés par le groupe public. La trentaine de délégués ont demandé à rencontrer l'inspecteur général du travail. «Nous avons adressé notre demande d'audience il y a une dizaine de jours. Ce matin, on nous signifie que le concerné est très occupé et qu'il ne peut pas nous recevoir», indique le secrétaire général du Snateg, Raouf Mellal, accompagné de ses collègues venus de Blida, Tébessa, Bouira, Oran... Deux représentants du syndicat avaient été finalement reçus par le directeur des relations de travail du ministère. Selon un communiqué, rendu public en fin d'après-midi sur la page facebook de l'organisation, le directeur a «refusé de signer un PV avec les délégués, mais il a promis de répondre à toutes les préoccupations des travailleurs, au plus tard dans une semaine, et de transmettre les doléances (des travailleurs) au ministre du Travail». Les syndicalistes, qui ont été surpris par la publication d'un document prêté au ministère du Travail «désenregistrant» leur organisation, exigent des éclaircissements. «Le groupe Sonelgaz s'appuie sur ce document pour affirmer que notre syndicat n'existe plus. Mais le secrétaire général du ministre a démenti devant les instances de l'OIT (à Genève) le retrait de notre agrément. Mais s'il s'avère que ce document est authentique, c'est la première fois depuis l'indépendance qu'un syndicat est dissous de la sorte, alors que la loi est claire : la dissolution est du ressort du congrès et de la justice. Même le syndicat de l'ex-FIS a été dissous légalement», rappelle Mellal. L'autre point soulevé par le Snateg a trait à la l'activation de l'article 56 de loi 14-90, pour protéger les délégués licenciés par le groupe. Démenti du ministère du travail Selon cet article, en cas de refus de l'employeur de se conformer à une décision d'intégration signée par l'inspection du travail dans un délai de huit jours, l'inspecteur du travail dresse un PV et en saisit la juridiction compétente. Mais le syndicat estime que pour le cas de leurs délégués licenciés (47), les inspections ont mis en sourdine leurs demandes. Le Snateg estime que le ministère du Travail doit appliquer les mesures prises pour promouvoir la culture du dialogue, comme l'a annoncé son premier responsable, Mourad Zemali, à l'ouverture des travaux de la première réunion de la Commission interministérielle de suivi des conflits collectifs du travail, le 7 septembre dernier. A défaut de prise en charge de leurs revendications, les syndicalistes menacent d'occuper les places publiques et même de poursuivre en justice le ministère du Travail. «Nous voulons des réponses claires à nos revendications. A défaut, nous allons recourir à des rassemblements à la Grande-Poste ou à la place du 1er Mai. Nous irons aussi vers un dépôt de plainte contre le ministère du Travail pour demander l'annulation de la décision illégale de retrait d'agrément d'ici fin septembre», met en garde le secrétaire général. Au ministère du Travail, une source qui a requis l'anonymat considère que les allégations du Snateg sont «fausses», le syndicat n'a pas été dissous, et les inspections qui «n'ont pas de relation avec le ministère du Travail» protègent les employés. «Il s'avère aussi que le SG de ce syndicat, Raouf Mellal, n'a plus de relation de travail avec le groupe», estime la source contactée par El Watan.