Bloqué depuis près de deux ans, le projet d'usine d'assemblage PSA à Oran sera-t-il enfin concrétisé ? «Nous sommes confiants», s'est confié aux journalistes Jean-Christophe Quémard, Directeur de la zone Moyen-Orient et Afrique du groupe français PSA, en marge de la cérémonie de lancement des essais presse du Peugeot pick-up à Hammammet (Tunisie). «Nous avons bouclé techniquement le dossier de ce projet d'usine prévu à Oran, et nous sommes très optimistes pour son lancement effectif», a répondu ce responsable aux journalistes qui l'ont interrogé sur ce sujet. Le patron de la zone Moyen-Orient et Afrique de PSA s'est déplacé à Alger et a été reçu, la semaine dernière, par le ministre de l'Industrie et des Mines, Youcef Yousfi. Les deux hommes se sont ainsi longuement entretenus pour débloquer ce projet qui vise l'assemblage de 25 000 véhicules par an au début avant d'atteindre à terme 100 000 véhicules par an. PSA attend depuis près de deux ans le feu vert d'Alger. Sur le marché algérien, soumis à une politique de quotas drastiquement réduits, depuis plus d'une année, PSA qui se maintient à 21,5% des véhicules importés, compte sur le futur site d'assemblage pour se déployer davantage en Algérie, deuxième plus important marché du continent après l'Afrique du Sud. Le projet prévu avec des partenaires privés algériens n'a toujours pas reçu officiellement l'aval du gouvernement, alors que la conclusion d'un accord était annoncée en avril 2016 avant d'être reportée sur fond d'une instabilité institutionnelle qui a ébranlé le ministère de l'Industrie. L'ancien Premier ministre, Abdelmalek Sellal, avait promis que le projet sera lancé, mais depuis rien n'a été concrétisé. Le contexte est aussi marqué par une vaste campagne de contrôle des importations sauvages et déguisées de véhicules. L'ouverture d'unités d'assemblage reste la seule possibilité aux constructeurs afin de contourner légalement le tour de vis décidé sur les importations. Certaines sources proches du dossier imputent les raisons du blocage de ce projet à l'ex-ministre de l'Industrie, Abdesselam Bouchouareb. Mais, officiellement, les raisons de l'impasse ne sont pas connues. Ouyahia et son actuel ministre de l'Industrie débloqueront-ils le projet ?