L'ex-parti de Mouaouya Ould Taya, Parti républicain démocratique et social (PRDS) est le grand perdant des élections législatives et municipales du 19 novembre 2006. Le lifting qu'il a opéré, en modifiant son intitulé, devenu le Parti pour la démocratie et le renouveau (PRDR), ne l'a pas sauvé de la décadence. Les barons de l'ancien régime et les notabilités, relais traditionnel du pouvoir à l'intérieur du pays (la Mauritanie profonde) restent certes présents dans les zones rurales, que ce soit sous le nouveau label d'indépendants ou sous celui du PRDR. Mais au niveau des grandes circonscriptions urbaines tels que Nouakchott et Nouadhibou, où est concentré le gros de l'électorat, l'ex-parti au pouvoir s'est trouvé devancé de loin par les partis de la coalition. « S'il s'accroche encore, c'est grâce à sa présence dans le moindre recoin de la Mauritanie. Il a ainsi réussi à obtenir de bons résultats dans les régions où il était pratiquement le seuls à être présent », soutient Jedna Deida, rédacteur en chef de Nouakchott Infos. Le secrétaire général du PRDR, Sidi Mohamed Ould Mohamed Vall, estime, en revanche, que les mauvais résultats enregistrés par son parti sont essentiellement dus à une campagne de dénigrement menée contre sa formation. « Il s'agit d'une véritable immixtion qui a influencé les choix partisans des citoyens, ce qui est contraire aux principes de neutralité », a-t-il déclaré à la presse. Cela ne l'a pas poussé à douter de la transparence des élections du 19 novembre et reste tout de même optimiste quant au second tour. Comme il n'écarte pas sa candidature à l'élection présidentielle de mars 2007.