Malgré le chômage et la déperdition scolaire, des spécialités comme la maçonnerie, la plomberie et la peinture bâtiment n'attirent pas les postulants à des stages de formation. Pas moins de 3713 jeunes diplômés sortiront, à la fin de l'année professionnelle en cours, des établissements de formation publics et privés de la wilaya de Tizi Ouzou. C'est ce qu'a annoncé le directeur de wilaya de la formation et de l'enseignement professionnels, Abdenacer Arab, lors du coup d'envoi de la rentrée de la session 2017. Ces stagiaires sont formés notamment dans «les spécialités demandées par le marché de l'emploi local et national», a-t-il fait savoir. Ils sont répartis essentiellement dans les spécialités bâtiment et travaux publics (1035), électronique et informatique (500), menuiserie et construction métallique (237), hôtellerie et tourisme (250), métiers de l'artisanat (300). Le premier responsable du secteur a assuré que l'effort sera poursuivi à l'effet d'insérer le maximum de stagiaires diplômés dans le monde du travail grâce au partenariat avec les organisations patronales, comme le Forum des chefs d'entreprise (FCE) et la Confédération du patronat algérien (CAP). Au total, 20000 stagiaires ont été dénombrés cette année, alors que l'offre de formation globale au niveau de la wilaya s'élève à 11380 postes répartis sur 18 filières, a-t-on indiqué. En dépit de la consistance de l'offre dégagée et des besoins exprimés par les entreprises de réalisation sur le terrain, certaines spécialités, comme la maçonnerie, la plomberie et la peinture bâtiment, entre autres, ne bénéficient pas de l'engouement des jeunes demandeurs de formation, a relevé le wali de Tizi Ouzou, Mohamed Bouderbali. «Le secteur de la formation professionnelle revêt une importance stratégique dans l'émergence d'une économie réelle et solide basée sur la formation d'une main- d'œuvre qualifiée adaptée aux besoins du marché de l'emploi. Ces métiers doivent être revalorisés auprès des jeunes, d'autant plus qu'ils contribuent à l'absorption du chômage. Aujourd'hui, il est plus facile de trouver un spécialiste en médecine, en ophtalmologie, en pédiatrie qu' un électricien, un carreleur, un plombier ou un vitrier», a-t-il soutenu. A l'instar des autres régions du pays, la wilaya de Tizi Ouzou connaît une pénurie chronique en main-d'œuvre qualifiée. Des projets de logements lancés ne sont pas livrés dans les délais impartis faute d'ouvriers intervenant dans ce domaine d'activité. Les promoteurs immobiliers et les auto-constructeurs peinent à dénicher des maçons, des coffreurs, des plombiers, des plâtriers et autres manœuvres, indispensables dans tout chantier. Le constat a été fait, à maintes reprises, par les professionnels du secteur. En févier dernier, des chefs d'entreprise du secteur du bâtiment ont organisé un rassemblement devant le siège de la wilaya pour crier leur détresse. «Nous subissons une situation précaire avec le manque de main-d'œuvre, mais aussi la cherté des différents matériaux de construction, dont les prix ont flambé», ont-ils déploré.