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«Il reste beaucoup à faire» Pr Mansour Brouri. président de la commission nutrition et membre du Comité national multisectoriel de lutte intégrée contre les facteurs de risque
Un projet d'arrêté interministériel fixant les conditions et les modalités relatives à l'étiquetage nutritionnel des denrées alimentaires sera prochainement promulgué. Qu'en pensez-vous ? Cela ne peut être que bénéfique pour renforcer la réglementation concernant les denrées alimentaires, notamment tout ce qui est relatif aux différents constituants de ces aliments. Le citoyen doit être informé de la composition de certains aliments qu'il consomme. L'équipe du ministère du Commerce, qui fait partie du Comité national multisectoriel de lutte intégrée contre les facteurs de risque des maladies non transmissibles est à féliciter, car elle a bien avancé dans le travail et d'autres textes sont en cours d'élaboration pour être enfin adoptés, notamment celui relatif à la réduction du sucre, sel et matières grasses dans les boissons et aliments, tels que la confiture, les chocolats, etc. On sait qu'aujourd'hui que 60% des décès sont dus à ces facteurs de risque, qui sont communs à plusieurs maladies chroniques, dont le cancer, le diabète, les broncho-pneumopathies obstructives et qui enregistrent, depuis quelques années, des taux de prévalence extrêmement inquiétants. Ce qui nécessiste une lutte acharnée pour afin arriver à réduire une incidence de plus en plus importante dans notre pays. La commission nutrition s'est fixé des missions dans le cadre du Plan stratégique de lutte intégrée contre les facteurs de risque des maladies non transmissibles. Nous avons effectivement établi une feuille de route pour justement travailler sur cette question de réduction de sucre, sel et matières grasses. Il est donc question de formuler des lignes directrices nationales concernant la consommation de sel, sucre et graisses, actualiser des textes réglementaires régissant la teneur en sel et en graisses dans les aliments, formuler et/ou renforcer les mesures réglementaires et législatives strictes quant à la publicité, le marketing et la commercialisation d'aliments riches en sel, en sucre et en gras, remplacer les acides gras trans par des matières grasses polyinsaturées dans les produits quotidiens de consommation et lancer des campagnes de sensibilisation envers la population. Son adhésion est importante pour faire réussir ce programme. Tout cela doit être fait avec la participation des industriels et il s'inscrit dans le long terme. Il est, par exemple, important que l'on arrive à faire diminuer le sel dans le pain dans un premier temps. Le travail consiste aussi à lutter contre le tabagisme et beaucoup de choses sont prévues à ce propos. Mais beaucoup reste encore à faire. Où en est donc ce dossier au ministère de la Santé, de la Popualtion et de la Réforme hospitalière ? Le programme est très riche et il y a beaucoup de choses à faire, malheureusement le travail n'avance pas. Tous les comités nationaux des différentes pathologies ont été dissous en 2010, même le comité de coordination des soins de base, qui peut faire un travail de sensibilsiation auprès de la popualtion et particulièrement à l'école à travers les unités de dépistage et de suivi (UDS), n'existe plus. Il est important aujourd'hui de réactiver ces comités et d'installer un directeur rapporteur qui travaillera en toute autonomie avec ces comités. Il rendra ses conclusions directement au ministère de la Santé. Nous devons absolument réactiver cette dynamique et faire aboutir le plan d'ici à 2019.