21 le v'la ! Le nouveau James Bond est arrivé en Algérie. Le 21e opus du nom, intitulé Casino Royale, a été projeté en avant-première algérienne, samedi soir à la salle Ibn Zeydoun, à Alger, soit deux semaines après celle mondiale au Royaume-Uni en présence de la reine d'Angleterre. Un événement cinématographique impulsé par MD Ciné — depuis une dizaine d'années dans la distribution de films en Algérie — après la diffusion de Da Vinci Code de Ron Howard et Miami Vice, la réplique de Michael Mann passant du petit au grand écran. Le frais émoulu James Bond, sous la direction de Martin Campbell, dont c'était le deuxième James Bond (Golden Eyes, 1995) et sous les traits du Britannique Craig Daniel, 39 ans, et il a la « tête de l'emploi ». Profession : incarner l'espion de l'Union Jack et de Sa Majesté, le plus célèbre au monde. Aussi, Craig Daniel, pour ce rôle d'agent des services secrets britanniques MI6, celui de James Bond, était attendu « au tournant » par les puristes. Il était très difficile de passer après le mythique Sean Connery, Roger Moore, George Lazenby, Timothy Dalton ou encore Pierce Brosnan (penaud à cause de sa relève). Eh bien, contre toute attente, le « sous-estimé » Craig Daniel, dans Casino Royale, y campe un « character » pas du tout à contre-emploi. Au contraire, Craig Daniel y imprime sa marque de fabrique, sa touche personnelle et personnalisée. Au grand dam de ses détracteurs et autres nostalgiques des anciens James Bond, Craig Daniel, dans son jeu de rôle, respecte l'esprit de l'auteur initial Ian Flemming. Cependant, avec une certaine liberté, fraîcheur et autre impertinence pour ne pas dire une insolence juvénile au talent avéré et avenu. Le James Bond de Casino Royale s'inscrit, sans prétention aucune, plutôt dans la lignée de Sean Connery. Mais Craig Daniel diffère, tranche et jure d'avec les autres acteurs. Il a les yeux bleus, il est séduisant, il est félin dans la démarche, côté look attitude « jamesbondienne », il est un compromis entre le classieux et le dépenaillé. De surcroît, Craig Daniel est beaucoup plus physique, il s'est défaussé du flegme son britannique (shocking), un tantinet taciturne et il préfère le cocktail à base de trois mesures de Gordon's, une mesure de vodka, une demi-mesure de Kina Lillet, secoué sur glace avec un zeste de citron et puis les femmes. Un mélange explosif ! Et contrairement à Ursulla Andress, au fameux bikini affriolant sortant de l'eau, dans Casino Royale, Daniel Craig l'imite. Il affiche la séduction au masculin ! Ainsi, Casino Royale est un film mêlant action aux séquences spectaculaires et aux rebondissements. Très rapide, fluide et digeste, Casino Royale est tourné comme un Indiana Jones urbain émaillé de courses poursuites et cascades vertigineuses — à bord du nouveau « châssis » (la nouvelle bond mobile) la Ford Mondeo. Les scènes du chantier et celle de la Piazza vénitienne sont une prouesse technique signée Chris Corbould, sous les auspices de Martin Campbell. Le tout emballé par une justesse du dialogue. Le sens de la répartie de James Bond avec une pointe d'humour fait mouche auprès de la gent féminine et brocarde des adversaires dans un nid d'espions à la nouvelle idéologie : le grand capital et le terrorisme international. La preuve ! James Bond, en fin limier ou en globe-trotter spartiate, observera des haltes à Prague (Tchéquie), aux Bahamas, à Madagascar, lac de Côme et Venise (Italie), Miami (Floride, USA) et, bien sûr, en Grande-Bretagne. Des cartes postales, à certains moments, faisant office d'article du tourisme local. A propos des fameuses James Bond girls, la jeune actrice Eva Green, la fille de sa mère (l'actrice française Marlène Jobert), ayant joué dans Kingdom of Heaven de Ridley Scott, est franchement, sans jeu de mots, vertement impériale et gracieuse. Eva Green donne la réplique avec élégance et sobriété à Daniel Craig. Quant à Caterina Murino, l'actrice italienne, elle est beaucoup plus vamp. Le dur rôle du méchant Le Chiffre est campé par Mads Mikkelsen. Mention spéciale ! Pour une mise en jambes publicitaire. Voici le pitch : pour sa première mission, James Bond affronte le tout-puissant banquier privé du terrorisme international, Le Chiffre. Pour achever de le ruiner et démanteler le plus grand réseau criminel qui soit, Bond doit le battre lors d'une partie de poker à haut risque au Casino Royale. La très belle Vesper, attachée au Trésor, l'accompagne afin de veiller à ce que l'agent 007 prenne soin de l'argent du gouvernement britannique qui lui sert de mise, mais rien ne va se passer comme prévu. Alors que Bond et Vesper s'efforcent d'échapper aux tentatives d'assassinat du Chiffre et de ses hommes, d'autres sentiments surgissent entre eux, ce qui ne fera que les rendre plus vulnérables... Puis dans Casino Royale, il y a un clin d'œil à l'Algérie ! Dans une réplique de James Bond concernant un présent : un nœud d'amour algérien ! En matière de musique, c'est David Arnold qui a composé, arrangé et produit la musique de Casino Royale, son quatrième Bond après Demain ne meurt jamais de Roger Spottiswoode, Le monde ne suffit pas de Michael Apted et Meurs un autre jour de Lee Tamahori. Sur Casino Royale, il a collaboré avec Chris Cornell pour écrire la chanson du générique, You Know My Name dont le clip passe actuellement sur les chaînes satellitaires musicales. Un bon divertissement !