L'affaire de la suspension de la Fédération algérienne d'athlétisme (FAA) par la Fédération internationale d'athlétisme (IAAF) a pris une autre tournure. Face à cette situation de blocage provoquée par la suspension du président de la FAA, Toufik Chaouch-Teyara, par le ministre de la Jeunesse et des Sports, Yahia Guidoum, qui a engendré l'interdiction de participation des athlètes algériens à toutes les compétitions d'athlétisme, ainsi que celle des athlètes étrangers lorsque l'Algérie organise des meetings, un espoir de dénouement de la crise est apparu dans les dernières heures à l'occasion de la visite à Alger du président de l'IAAF, Lamine Diack, et de son directeur de cabinet, cheikh Fall Bouya Thiare. Des informations (non confirmées) faisaient état d'une probable audience que le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, accorderait au premier dirigeant de l'IAAF. Elle n'a pas eu lieu. Arrivé en provenance de Doha, le patron de l'athlétisme mondial a été accueilli à l'aéroport Houari Boumediène par le secrétaire général du MJS, le président de la FAA, Toufik Chaouch-Teyara, et Si Mohamed Jamel, membre de l'assemblée générale de la FAA et membre à l'IAAF. Dans la matinée, Lamine Diack a été reçu au siège du MJS par le premier responsable de la tutelle. A la place de la Concorde nationale, ex-place du 1er Mai, Yahia Guidoum, ses plus proches collaborateurs, Lamine Diack, son directeur de cabinet et Si Mohamed Jamel ont tenu une séance de travail qui a porté sur la suspension de la FAA, les voies et moyens de régler cette affaire au mieux des intérêts des parties concernées. Selon des indiscrétions, le président de l'IAAF, Lamine Diack, a réaffirmé au cours de la réunion la position de l'IAAF vis-à-vis du dossier de la FAA. Nos sources n'excluent pas la levée (prochaine) de la sanction qui pénalise, d'abord, les athlètes algériens. Cette option serait conditionnée par la mise en place d'une feuille de route qui fixerait les différentes étapes qui aboutiraient à une sortie de crise : rétablissement de Toufik Chaouch-Teyara dans ses droits de président, lui permettre d'organiser une assemblée générale, aborder la question de la conformité des statuts de la FAA par rapport à ceux de l'IAAF et du décret 05-405, de « l'ingérence du pouvoir politique dans le domaine sportif », et bien d'autres sujets qui sont à l'origine de la crise actuelle. Il y a lieu de rappeler que le comité exécutif de l'IAAF a prononcé la suspension de la FAA au terme d'un processus qui a été marqué par un échange de correspondances, d'abord entre le MJS et l'IAAF, avant que le président suspendu de la FAA n'emprunte la même voie pour tenter de trouver une solution au problème. Dans le milieu de l'athlétisme, on évoque une médiation nigériane entre le MJS et l'IAAF qui serait à l'origine de la venue de Lamine Diack en Algérie. En début de soirée, aucune information officielle n'a filtré des entretiens que ce dernier a eus avec ses interlocuteurs algériens. Ce qui est sûr, c'est qu'il a quitté le siège du MJS, laissant le soin à son directeur de cabinet de poursuivre les négociations avec les responsables du ministère de la Jeunesse et des Sports. Le président de l'IAAF a quitté Alger ce matin.