La Fédération internationale d'athlétisme (IAAF) s'est penchée sur le cas de la Fédération algérienne d'athlétisme (FAA), hier à Paris. Le président de l'instance internationale, le Sénégalais Lamine Diack, entouré de ses plus proches collaborateurs, a pris connaissance des derniers développements de ce dossier. Pour rappel, le 13 septembre dernier, l'IAAF avait informé le ministre de la Jeunesse et des Sports, Yahia Guidoum, que « si cette situation (suspension du président de la FAA, Toufik Chaouch-Teyara, et du bureau fédéral) perdure, nous n'aurons d'autre ressource que de suspendre la FAA et priver de remarquables jeunes athlètes de toute possibilité de participer à des compétitions internationales ». La réponse de la tutelle, en date du 19 septembre dernier, n'a pas rassuré les dirigeants de l'instance internationale basée à Monaco. Dans la correspondance adressée à l'IAAF, Yahia Guidoum a justifié la sanction infligée au président de la Fédération d'athlétisme et aux membres du bureau fédéral à travers l'énumération de nombreux griefs retenus contre Toufik Chaouch-Teyara. L'IAAF n'a pas apprécié les arguments avancés pour justifier l'éviction du représentant de l'association nationale au sein de l'IAAF. Lamine Diack l'a bien souligné dans sa missive : « Il paraît que les membres suspendus n'ont même pas eu la possibilité de prendre connaissance du dossier et de répondre aux griefs retenus contre eux. » La manière avec laquelle le MJS a agi à l'encontre de membres élus de la Fédération algérienne d'athlétisme n'a pas été appréciée du côté de la principauté de Monaco. Lamine Diack ne désespérait pas de voir la situation s'améliorer du côté d'Alger. Malheureusement, aucun signe encourageant n'est venu de ce côté de la Méditerranée. Bien au contraire ! Le ministre de la Jeunesse et des Sports a réaffirmé sa détermination à aller jusqu'au bout de sa logique, jeudi lors de son passage devant les parlementaires au Palais Zighoud Youcef. Yahia Guidoum a traité Lamine Diack, sans le citer, de « baron de Dakar » (voir ses déclarations publiées samedi dernier par la presse algérienne). Cette phrase est arrivée aux oreilles du Sénégalais. Constatant que rien n'avait bougé depuis le 13 septembre, l'IAAF a convoqué une réunion restreinte lundi à Paris pour statuer définitivement sur le problème de la FAA. Le conclave parisien s'est achevé avec l'adoption de quelques mesures, entre autres, faire une dernière tentative en direction du ministre de la Jeunesse et des Sports afin qu'il revienne sur sa décision de suspendre le président et le bureau fédéral de la FAA, et demander à ce que Toufik Chaouch-Teyara soit réinstallé dans ses fonctions, qu'il ait la possibilité de convoquer et de diriger une assemblée générale extraordinaire de la fédération, c'est-à-dire le remake du feuilleton de la FAF en 1996 lors de la suspension, par le MJS, de Saïd Amara, avant qu'il ne soit rétabli dans ses droits de président par la FIFA, à l'occasion de la venue du secrétaire général (de l'époque) de la FIFA, Michel Zenruffinen. Si les propositions de l'IAAF ne trouvent pas d'échos auprès du ministre de la Jeunesse et des Sports, la machine de la suspension sera enclenchée. Les athlètes seront dès lors privés de toute participation à une compétition internationale en Algérie et à l'étranger. Ils tireront un trait sur les trois compétitions majeures qui auront lieu en 2007, à savoir le Championnat du monde de cross le 22 mars à Mombassa au Kenya, le Championnat du monde d'athlétisme, le 24 août à Osaka au Japon et les Jeux africains que l'Algérie organise en juillet de la même année. Aujourd'hui, Toufik Chaouch-Teyara présidera une réunion avec les membres du bureau fédéral qui partagent avec lui la galère. Hier, muni d'une ordonnance du juge du tribunal de Bir Mourad Raïs, il s'est rendu au siège de la fédération avec un huissier pour faire constater, par ce dernier, que les serrures et vachettes de son bureau de président de la FAA ont été changées en son absence.