Une marche de solidarité avec Rachid Nekkaz, avec la participation de celui-ci malgré son état de santé précaire, a été organisée, hier à Neuilly-sur-Seine (nord-ouest de Paris), après son agression, vendredi matin, par un membre de la famille de Amar Saadani, ancien secrétaire général du Front de libération nationale (FLN). Des dizaines de citoyens algériens et de sympathisants du Mouvement pour la jeunesse et le changement (MJC) ont battu le pavé, dans le calme et la sérénité, du 15, boulevard Victor Hugo (devant l'appartement qui appartiendrait à M. Saadani) jusqu'au 22, rue Ancelle (adresse du logement qu'aurait acheté Abdelmoumene Ould Kaddour, actuel PDG de Sonatrach). Ils ont ainsi suivi le parcours initial prévu pour l'action de contestation, à laquelle le MJC a appelé auparavant, contre la corruption et contre le gaz de schiste. C'est à ce titre que la manifestation a été autorisée par la préfecture de police et n'a pas été interdite suite au malheureux événement d'avant-hier. Visage gonflé, lunettes de soleil sur le front et veste ensanglantée de la veille, témoin de la brutalité dont a fait preuve l'agresseur, le fondateur du MJC a tenu à prendre part à cette action. Il a expliqué à ses supporters présents sur place et ceux qui le suivaient par milliers en direct sur sa page Facebook, que la violence et les menaces ne vont pas le dissuader de poursuivre son combat contre ce qu'il appelle «la mafia des quarante voleurs». Sorti tout droit de l'hôpital, M. Nekkaz a affirmé qu'il a reçu un traitement à base de morphine pour pouvoir participer à cette protestation et s'adresser directement aux Algériens, précisant qu'il va subir des opérations au niveau du nez et de l'oreille. Sur les dessous de cette affaire, il a tenu à démentir avoir «fouillé dans la boîte aux lettres des Saadani». Concernant l'identité exacte de son agresseur, il avoue ne pas connaître le mis en cause, mais ce serait ce dernier qui «s'est présenté comme étant le fils de Saadani». Le leader politique a réitéré sa détermination à mener une bataille judiciaire pour le faire condamner. Il compte, par ailleurs, rentrer bientôt en Algérie et organiser un déplacement vers In Salah pour continuer sa lutte contre l'exploitation du gaz de schiste. Galvanisé par le soutien de la communauté algérienne en France et des milliers d'internautes, R. Nekkaz n'a pas caché son enthousiasme et son optimisme quant à son avenir politique. Tout en réclamant l'agrément pour son mouvement, il s'est permis de lancer un «ultimatum de 48 heures» à destination du pouvoir algérien pour «virer Saadani du FLN et écarter Ould Kaddour de la direction de Sonatrach» ; à défaut, il menace de rendre publiques «de graves révélations» sur des dignitaires importants du régime. Croyant dur comme fer à ses chances d'être élu un jour à la tête de l'Etat, il dit renoncer désormais à un point important de son programme politique qui concerne l'amnistie fiscale et financière. «Tous les voleurs seront jugés»,, prévient-il.