Le Pr Hazbelloui plaidera pour la programmation, le plus rapidement possible, de ce texte de loi, car «toute réforme qui doit être engagée est tributaire de ce projet de loi», souligne notre source. Après avoir été entendu par la commission finances et budget à l'Assemblée populaire nationale (APN), dans le cadre de l'examen du projet de loi de finances 2018, le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, Mokhtar Hazbellaoui, est attendu mardi prochain, 7 novembre, devant les membres de la commission santé pour présenter la politique nationale de santé, selon une source au ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière. Une rencontre qui s'inscrit, sans doute, dans la préparation de l'examen par les députés de la nouvelle loi sanitaire déposée à l'APN depuis une année et en attente d'être examinée. Le Pr Hazbelloui plaidera, selon notre source, pour la Programmation, le plus rapidement possible, de ce texte de loi, car «toute réforme devant être engagée est tributaire de ce projet de loi», souligne notre source. Du côté de l'APN, les membres de la commission affirment être convoqués pour la présentation du projet de loi sur la santé et tous les documents y afférents leur ont été remis. Certains d'entre eux s'interrogent, par ailleurs, sur les motivations du gouvernement à programmer ce texte au moment où la loi de finances 2018 est présentée à l'APN et que l'organisation des élections locales prévues le 23 novembre bat son plein. «Une loi aussi importante a besoin d'être examinée dans la sérénité, après avoir été présentée aux partenaires sociaux, d'autant qu'elle intervient dans une conjoncture différente de celle où elle a été adoptée par le gouvernement. Aujourd'hui, il y a un nouveau Premier ministre, un nouveau ministre de la Santé et de nouveaux députés», fait remarquer un député de l'opposition et membre de la commission santé. Le Pr Hazbellaoui fera donc, selon notre source, un exposé de politique générale du système de santé, tout en mettant l'accent sur les programmes prioritaires, en l'occurrence le nouveau programme de réorganisation de la prise en charge de la maternité. Une priorité qui s'est imposée ces derniers mois suite aux événements concernant les parturientes souvent prises en charge dans de mauvaises conditions, et le cas de la jeune femme de Djelfa décédée, qui a défrayé la chronique. Ce programme prévoit donc, en premier lieu, la déclaration et l'inscription obligatoires de la femme enceinte dès le début du 3e mois de la grossesse. Le médecin traitant devra déclarer la femme enceinte et l'inscrire dans la structure de son choix, dans le secteur public ou privé, dans son aire géographique de résidence, et en prenant en compte les soins que nécessite son état. «L'inscription permet non seulement le suivi du dossier de la parturiente, mais aussi la programmation de sa prise en charge pour l'accouchement. Identifier le nombre de parturientes à prendre en charge permet aussi à chaque établissement de mobiliser des ressources supplémentaires, si les ressources locales disponibles ne sont pas suffisantes», signale notre source qui rappelle que, depuis 2016, l'Algérie a franchi le cap du plus d'un million de naissances par an. Il est ainsi proposé une classification des établissements d'accouchement en trois niveaux adaptés aux différents états de santé que peut présenter une parturiente. «Cette classification permettra aussi de mettre en place, au niveau de chaque wilaya, un réseau intégré de prise en charge comprenant au moins un hôpital de référence, assurant le H24 de garde de gynécologie-obstétrique, ainsi que la prise en charge des grossesses à haut risque (GHR)», ajoute notre source, tout en précisant que cela sera suivi de la création d'équipes mobiles au niveau de l'hôpital de référence pour éventuellement intervenir en dehors du CHU, à savoir dans une autre structure ou au domicile de la parturiente. Le ministre de la Santé a également abordé la question relative à la mise en place de réseaux de soins pour éviter aux patients de se déplacer d'un service à un autre, ou d'une wilaya à une autre pour une prise en charge adéquate. L'offre de soins se fera désormais sur la base du réseau qui sera identifié. «Tout patient doit passer par un médecin généraliste, qui est la pierre angulaire du système de santé, lequel l'orientera vers le médecin spécialiste pour des soins spécifiques pour enfin arriver à organiser le parcours de soins du patient, notamment chez les cancéreux et les autres pathologies dont la prise en charge est multidisciplinaire. L'objectif est de mettre en place une approche régionale d'organisation de réseaux, notamment pour la prise en charge par exemple de l'infarctus de myocarde», ajoute notre source, qui précise que les dossiers relatifs à la vaccination, à la révision du programme de santé mentale, la mise en place de la carte sanitaire, la réorganisation des urgences et la mise en œuvre du système de contractualisation avec les bailleurs de fonds (Sécurité sociale, mutuelles et assurances économiques) seront également abordés. C'est à travers ces grands dossiers figurant parmi les priorités du secteur, que le Pr Hazbelloui construira un plaidoyer auprès des députés, membres de la commission santé, justifiant l'urgence d'examiner le projet de loi validé, rappelons-le, par le conseil du gouvernement sous Abdelmalek Sellal, et en attente à l'APN. «Cette révision de la loi de 1985 est nécessaire, selon lui, pour s'adapter aux mutations que connaît l'Algérie et aux besoins sanitaires actuels.» Car il estime que cette loi constitue une entrave au développement, à la modernisation du secteur et aux défis devant être relevés. Pour lui, le nouveau cadre législatif permettra de procéder à la planification stratégique dans le domaine de la santé, en vue de «garantir le bon fonctionnement du système et l'intégration des capacités du secteur privé selon le principe de complémentarité», tout en réaffirmant l'importance de «consacrer la gratuité des soins dans les établissements publics en tant que principe inaliénable». Et d'insister sur la nécessaire adoption de nouveaux systèmes de gestion reposant sur l'équité et la diversification des sources de financement.