Cette situation attentatoire aux droits des malades a de nouveau fait réagir le syndicat algérien des paramédicaux (SAP). «Nous sollicitions l'intervention urgente des pouvoirs publics, en particulier celle du ministre de la Santé, pour apporter une solution définitive au calvaire de centaines de malades notamment ceux requérant l'exploration de certaines pathologies lourdes», interpelle le SAP dans un communiqué rendu public hier. «A l'hôpital, un scanner ou une IRM tombant en panne est un vrai casse-tête. Les souffrances des malades s'aggravent depuis plusieurs semaines à cause de pannes courantes ou de pratiques rédhibitoires entravant l'accès aux soins à des personnes démunies», s'indignent des paramédicaux du CHU de Sidi Bel Abbès. Selon M. Djorf Benadji, SG du SAP, la situation que vivent les patients est intenable malgré les nombreuses démarches entreprises par la direction de la Santé et de la Population auprès du service d'imagerie et la direction des activités médicales de l'hôpital. Selon lui, les recommandations de la commission d'enquête diligentée récemment par la DSP n'ont pas été suivies. «Le service d'imagerie a été pratiquement privatisé et ne répond plus à l'exigence de service public. Si cette situation perdure, nous serons amenés à observer une grève illimitée. Nous ne pouvons plus assister les bras croisées aux souffrances des malades dont certains doivent attendre plusieurs mois pour un scanner ou une IRM», ajoute-t-il. Pour rappel, le wali de Sidi Bel Abbès avait effectué, le mois passé, une visite inopinée au CHU où il a constaté les nombreuses défaillances en matière de prise en charge des patients au niveau du service d'imagerie médicale. Il a exigé, notamment, la remise en fonction des équipements médicaux en panne. Depuis, la situation est restée inchangée et ses instructions ne semblent avoir trouvé aucun écho. A l'évidence, le cauchemar continue pour les citoyens démunis ne pouvant pas se permettre de se soigner dans des cliniques performantes ou d'effectuer leurs radios dans des centres d'imagerie privés. Selon des praticiens de la santé publique, la surexploitation des appareils, le manque de maintenance, d'opérateurs et de spécialistes radiologues dans les hôpitaux réduisent considérablement l'accès aux soins dans le secteur public.