Il n'y aura pas d'augmentation du volume horaire de la matière des sciences islamiques dans le programme scolaire. C'est la réponse donnée jeudi dernier par la ministre de l'Education nationale, Nouria Benghabrit, à une question de Mahmoud Guisaoui, membre du Conseil de la nation. La ministre a d'ailleurs fait remarquer que l'aspect religieux est «fortement présent» dans les programmes scolaires des trois cycles d'enseignement avec «plus de 500 heures d'éducation islamique dispensées aux élèves durant leur cursus scolaire (12 ans)». La ministre s'est également référée aux «principes fondamentaux de la Constitution», dont notamment «l'islam est la religion de l'Etat», précisant que la réforme du système éducatif national porte clairement les objectifs de l'école algérienne fixés par la loi d'orientation sur l'éducation nationale. L'école algérienne est tenue de «promouvoir des valeurs en rapport avec l'islamité, l'arabité et l'amazighité», a-t-elle dit, affirmant que son secteur œuvrait à la «promotion des composantes fondamentales de l'algérianité». La ministre a souligné, dans ce contexte, que son département ministériel assure l'enseignement obligatoire de cette matière. Depuis l'installation de Nouria Benghabrit à la tête du département de l'Education, l'éducation islamique est devenue une matière à polémique, avec l'ouverture du chantier de la réforme du baccalauréat et le projet de l'allégement des coefficients des matières secondaires pour chaque filière, dont les sciences islamiques et l'éducation civique. Les représentants des partis islamistes et le clan conservateur issus de la majorité au Parlement, rappelons-le, ont mené une campagne virulente contre le département de l'Education, en multipliant les sorties médiatiques et en alimentant des polémiques sur la base d'informations erronées. Aucune des recommandations de la commission de la réforme du baccalauréat, visant notamment la spécialisation du baccalauréat, n'a été adoptée, renvoyant ainsi la réforme de cet examen décisif aux calendes grecques. L'été 2016, qui a vu l'ouverture du chantier de la réforme du baccalauréat a été, pour rappel, caractérisé par une campagne virulente contre la ministre actuelle. Et le gouvernement a décidé d'ajourner la réforme du baccalauréat, en procédant à de simples retouches sur le volume horaire des épreuves et à la répartition des matières, en éludant toutes les recommandations liées à la suppression des matières secondaires ou l'organisation des épreuves en sessions décalées. Le gouvernement a fait également de l'allégement des coefficients un projet non abouti, faisant fi des remarques des spécialistes quant à la surcharge des matières et au caractère généraliste du baccalauréat algérien, et aux répercussions de ces dysfonctionnements sur le rendement des étudiants à l'université.