Le gouvernement a décidé de passer à l'action en interdisant dès janvier 2007 l'exportation des déchets ferreux et non ferreux. Cette disposition, très attendue vu le trafic qu'a connu ces dernières années cette filière, a été affirmée, hier, par le ministre du Commerce, El Hachemi Djaâboub, qui a indiqué que « la grande mesure en 2007 est celle d'interdire définitivement l'exportation des métaux ferreux et non ferreux, n'en déplaise aux détracteurs et les businessmen ». Le ministre, qui inaugurait hier à la Safex, à Alger, la 18e Foire de la production algérienne (FPA), a argumenté cette mesure par le fait que « les méfaits de cette filière sont plus importants que ses bienfaits ». Ce phénomène a atteint une grande ampleur ces dernières années, notamment au cours du premier semestre 2004. Deux importantes entreprises, et non des moindres, en l'occurrence l'opérateur historique des télécommunications, Algérie Télécom, et Sonelgaz, sont aujourd'hui victimes de ce phénomène. Algérie Télécom avait déjà fait état d'un préjudice évalué à 37 millions de dinars, en raison des sabotages et des vols de câbles téléphoniques et électriques. Sonelgaz a été également victime de cette situation. Ce faisant, ouverte hier au Palais des expositions à Alger, et ce, jusqu'au 15 décembre, la 18e FPA a connu cette année un déclin par rapport aux années précédentes en ce qui concerne le nombre d'entreprises participantes. Le nombre d'entreprises qui participent à ce salon est de 380 alors qu'en 2005 elles étaient 430 à y prendre part. En dépit du recul du nombre de participants, M. Djaâboub s'est dit satisfait quant à la qualité des entreprises présentes à cette édition. Le ministre, interrogé sur la place du produit algérien sur le marché, s'est voulu rassurant. « La production nationale se porte bien. » « On voudrait seulement qu'elle marche encore mieux, malgré la concurrence », a-t-il ajouté. M. Djaâboub affirme également qu'aucune usine n'a fermé après la signature de l'accord d'association avec l'Union européenne. Mieux, le ministre invite les entreprises à exporter leurs produits à l'étranger. Citant l'exemple de la datte dont l'Algérie produit quelque 200 000 t/an de Deglet Nour, le ministre estime que ce produit est hautement exportable, mais on arrive à peine à exporter 15 000 à 20 000 t/an. Il dit souhaiter qu'avec la mesure « du couloir vert » pouvoir faciliter le transit de la datte et qu'on va doubler la quantité à exporter dès l'année prochaine. Interrogé sur la date de l'adhésion à l'OMC, M. Djaâboub estime que rien ne presse l'Algérie pour aller à l'OMC. « S'agissant de l'adhésion à l'OMC, nous n'avons plus de pression et c'est aussi un message à l'adresse de nos vis-à-vis à l'OMC ». Le premier responsable du commerce a également insisté sur la réduction des produits d'importation. « L'année dernière on a acheté pour 20,5 milliards de dollars de marchandises, dont 1 milliard de dollars en médicaments, 3,5 milliards de dollars en produits alimentaires et environ 6 milliards de dollars d'importation utile pour le programme de la relance économique », a-t-il ajouté. Pour le reste, selon lui, « on doit penser à réduire et pour réduire, il faut commencer à fabriquer localement ». Le ministre a enfin annoncé la dotation de chaque wilaya d'antenne du Centre national de registre du commerce (CNRC) dès janvier 2007 pour mieux recueillir les doléances des commerçants.