Les déclarations de Boudjerra Soltani relatives à sa détention de dossiers de corruption, qui concernent de hauts responsables de l'Etat, n'ont pas laissé indifférent le tiers présidentiel du Sénat. En effet, le vice-président de ce groupe, Hadj Omar Mahdad, a adressé une lettre au président du MSP, dans laquelle il lui a dit tout le « bien » qu'il pensait de ses tonitruantes dernières sorties médiatiques. « Si vous avez des dossiers, votre devoir est de les remettre à la justice, entre les mains du premier magistrat du pays, le président de la République », écrit-il dans l'un des passages de cette lettre de quatre pages dont nous avons reçu une copie. M. Mahdad n'a pas été tendre avec le numéro un du MSP. « Si comme vous le dites, des dossiers sont déjà entre les mains de la justice, votre coup médiatique est une maladresse et une erreur d'appréciation que ne doit pas commettre un ministre de la République, ministre d'Etat. Si, comme vous le laissez entendre, vous avez en votre possession des dossiers très lourds, plutôt d'en parler dans la presse à des fins partisanes ou électorales, il est de votre devoir d'en informer le président de la République en votre qualité de président d'une formation politique membre de la coalition présidentielle (…), de faire confiance dans l'action de la justice (…) », souligne-t-il encore dans sa lettre. Le vice-président du tiers présidentiel n'a pas lésiné sur les mots pour battre en brèche la sortie de Soltani en précisant que s'il est vrai qu'il ne faut pas tolérer la corruption, il reste que « ce n'est pas ceux qui en parlent le plus qui la combattent effectivement et efficacement. Bien au contraire ». Dans le même sillage, M. Mahdad ajoutera sur un ton presque menaçant : « Si votre dessein (celui de Soltani) n'est qu'électoral, vous avez eu votre fameux scoop, mais attendez-vous à en payer le prix, car on ne se moque pas impunément de l'opinion publique en déclarant des choses, sans fondement, sous prétexte d'un coup de publicité partisane et électorale. » M. Mahdad a conclu sa lettre par un appel à la sagesse de Boudjerra Soltani.