L'installation, la semaine dernière, au niveau du chef-lieu de wilaya, de deux bureaux de Kasma, aura sérieusement préparé le terrain à un affrontement entre les deux tendances. En effet, le groupe des redresseurs, sous la bannière de l'ex-député Si Affif, aura réussi à installer, en présence d'un représentant de Belkhadem, une nouvelle kasma qui lui est toute acquise. Profitant de la réunion, au siège de l'APW, d'un certain nombre d'élus qui se regroupaient autour du P/APW en vue de coordonner la prochaine et décisive élection d'un sénateur, le groupe des redresseurs n'aura aucune peine à installer l'instance devant diriger la kasma. Deux jours plus tard, les légalistes, regroupés autour des députés et des militants de l'ONEC, se retrouveront au siège de la mouhafadha, afin de procéder à l'installation du bureau de la kasma de Mostaganem. Cette élection qui aura regroupé plus de 860 militants, se sera déroulée en présence d'un huissier de justice. Ainsi donc, le FLN se retrouve avec deux instances dirigeantes qui iront droit vers l'affrontement lors de l'élection du bureau de la mouhafadha, objet de toutes les convoitises. Cette situation ubuesque prêterait à rire s'il s'était agit d'un parti de seconde catégorie. En l'occurrence, il s'agit du FLN, le parti dominant sur la scène nationale, mais qui peine à réunir sous la même bannière ses ouailles de l'intérieur et de l'instance nationale. Cette perspective, qui avait été fortement redoutée par les légalistes qui demeurent fidèles à Ali Benflis, l'ancien secrétaire général, est désormais une réalité. Le bicéphalisme national aura ses prolongements au niveau local. Mais ce qui est gérable au niveau de l'instance nationale, l'est moins lorsqu'il s'agira de mettre en place les instances dirigeantes locales. Une situation explosive que la désignation par l'instance nationale du P/APW comme candidat à l'élection sénatoriale, en lieu et place de Ghali Soltani qui avait obtenu une courte majorité aux primaires, ne fera qu'envenimer davantage la scène politique locale. Au RND et chez le MSP on ne désespère pas de ravir au vieux parti l'unique siège de sénateur.