La scène politique locale à Béchar s'emballe. Les anciens antagonismes qui ont marqué dans un passé récent ou lointain la formation politique du FLN ressurgissent subitement. L'enjeu, ce sont les prochaines élections législatives qui ravivent ces vieilles querelles. Tahar Mélaxou, député chargé de superviser l'élection du bureau de la mouhafadha FLN, accompagné de Abdelkader Zahali, membre de l'instance exécutive, et de Mohamed Azrar, sénateur, envoyés du secrétaire général du FLN, repartiront pour Alger bredouilles, sans avoir accompli leur mission de réconcilier les frères ennemis de la vieille formation. L'élection du bureau de la mouhafadha, à laquelle ont pris part, ce jeudi tôt dans la matinée à la Maison de la culture, des membres des bureaux de l'APN, de l'APW, des membres des bureaux des kasmas (au nombre de 27) et des membres du conseil national ainsi que le P/APW et P/APC, a été perturbée par l'intrusion de vigiles n'ayant aucune attache avec le parti, mais décidée à l'initiative des deux groupes antagonistes. Alors les dissensions latentes sont apparues au grand jour à l'occasion de cette élection où chaque groupe, selon le coup classique, accable l'autre de graves accusations. « La tension était perceptible et l'atmosphère était lourde dès l'ouverture de la séance qui laissait présager la rupture consommée entre essentiellement deux groupes de militants protagonistes », nous confie un membre de la commission provisoire. Il a ajouté qu'à l'origine ce sont l'accumulation de multiples problèmes restés en suspens auxquels sont venus se greffer, affirme-t-il, la vente depuis une année de cartes d'adhérent au parti à 1000 DA, au lieu de 400 DA la cotisation, et l'élection au niveau des kasmas qui se serait déroulée en violation de la réglementation interne régissant le parti. Mais dans l'après-midi de jeudi, le dérapage a atteint son point culminant lorsqu'un des deux groupes contestataires découvre, en arrivant dans les locaux de la mouhafadha située au centre de la ville, la présence d'élèves qui reçoivent des cours de soutien d'enseignement général par des enseignantes recrutées (par qui ?) moyennant le paiement de 500 DA la semaine. La situation allait dégénérer et les deux groupes rivaux ont failli en venir aux mains, n'était l'arrivée rapide des forces de sécurité informées qui ont encadré le siège de la mouhafadha durant toute la soirée de jeudi.