La 2e conférence sur l'investissement et le développement économique local tenue ce jeudi à Annaba n'a pas drainé assez d'investisseurs comme à la première édition. En effet, ils étaient un peu moins d'une soixantaine d'opérateurs économiques (250 en 2016) à prendre part à cet événement, dont le thème retenu est «Construisons ensemble l'avenir de notre wilaya». Organisée par la Chambre de commerce et d'industrie (CCI) Seybouse Annaba, en collaboration avec l'université Badji Mokhtar, seuls quelques opérateurs économiques, de nouveaux investisseurs et des représentants des directions régionales des banques et établissements financiers ont animé cette rencontre, aux côtés des économistes. «Les fablabs (laboratoires de fabrication), une vision du développement local, plus sérieux qu'un développement inclusif», «L'entrepreneuriat ciblé, une approche adaptée pour promouvoir la spécialisation de la wilaya» et «Annaba, une wilaya pilote à l'avant-garde du numérique», tels sont les trois axes autour desquels a été engagée la réflexion de l'assistance. «La création de fablabs est nécessaire pour préparer l'avenir de Annaba. Ces fablabs peuvent être portés par les sociétés privées ou les autorités locales», a expliqué Chettab Nadia, professeur à l'Institut d'économie de l'université de Annaba. Salim Branki, le directeur de l'Agence nationale de développement d'investissement (ANDI) a abondé dans le même sens: «Beaucoup d'entreprises ne connaissent pas cette stratégie (fablabs). Ce qui nous oblige à reconstruire la parcelle qui lie l'université au monde économique. Le rôle de l'université est de travailler, également, davantage sur la visibilité institutionnelle.» Pour encourager l'assistance à adopter ce mode numérique, deux success stories ont été invitées par les organisateurs pour témoigner du succès de leurs entreprises respectives. Dans sa communication intitulée «Faiblesse structurelle de la wilaya de Annaba», Pr Chettab s'est plaint du manque du foncier et l'absence des supports de recherche. «Pour l'innovation, il faut créer des lieux d'investissement pour les jeunes, car on constate qu'il y a une absence de supports de recherche. Nous avons désigné une équipe à l'effet de s'approcher de quelques communes pilotes pour l'élaboration d'une méthodologie depuis la réalisation diagnostique sur le territoire local. Nous avons prévu deux phases, l'une au chef-lieu et l'autre à Oued El Aneb. Pour réussir, il faut récupérer le foncier industriel inexploité, donner la possibilité au secteur privé d'aménager et réaliser des zones industrielles (ZI)» a conseillé Pr Chettab. Se sentant visé, le wali de Annaba a vite répliqué : «D'après votre présentation, on comprend que les projets de la wilaya de Annaba sont tous bloqués. Pour votre information, l'investisseur qui ne travaille pas je lui supprime son registre du commerce par le biais de la justice. J'ai facilité la tâche à tout le monde par le biais du guichet unique. Nous sommes en pleine opération d'assainissement du foncier industriel. Pour lutter contre la bureaucratie, j'ai chargé le directeur du tourisme d' accompagner les investisseurs».