Les mesures d'austérité budgétaire ont sévèrement affecté la 10ème édition du festival international du malouf à Constantine, absent déjà depuis deux ans. Un évènement que les organisateurs ont tout fait pour le tenir, quelles que soient les circonstances, juste pour honorer la mémoire du maître du malouf, Mohamed Tahar Fergani, disparu il y a une année. Le théâtre de la ville, qui abrite la manifestation, porte désormais son nom, suite à une décision du président de la République. La cérémonie d'ouverture tenue, lundi soir, et présidée par le nouveau commissaire Samir Guenez, a été ennuyeuse, malgré la chaleur insufflée par la hedoua de Riadh Blam. Ceci dit, elle n'a pas failli à ses éternelles traditions. Grande foule, ambiance chaleureuse, retrouvailles, embrassades, protocole, des figures qu'on revoit chaque année presque sur les mêmes chaises, enfin des ingrédients d'un festival qui semblait revenir de loin. La grande surprise de ce festival a été sans conteste la présence inattendue de l'ancien commissaire Djamel Foughali, venu pour des raisons protocolaires pour représenter le ministre de la Culture. Foughali a reconnu qu'il n'a jamais cru un jour qu'il sera à nouveau sur la scène, où il aimait toujours étaler ses talents d'orateur. Il ne ratera d'ailleurs pas l'occasion pour s'accaparer à lui un quart d'heure du programme pour demander pardon à tous ceux dont il aurait blessé un jour ! Toutefois, on est loin du faste des trois dernières années, surtout que le programme a été considérablement dépouillé. Après dix ans d'existence, et un long parcours mouvementé, une délocalisation vers Skikda, puis un retour vers Constantine, le festival a beaucoup perdu de sa teneur. La dixième édition s'est contentée d'un maigre menu avec la participation de l'orchestre constantinois du malouf, dirigé par Samir Boukredira, en ouverture, ainsi que les associations Maqam et Nedjm Kortoba, avec la présence de l'orchestre tunisien du malouf. Au volet des hommages, des moments émouvants ont été vécus, lundi soir, avec les honneurs rendus aux défunts Laid Fenikh et Nadir Bouda. Hier, une louable initiative a été prise en évocation du regretté jeune talent Salim Azizi, disparu durant l'été 2016. La clôture prévue demain sera entièrement consacrée au regretté maitre Hadj Mohamed Tahar Fergani à travers une soirée animée par ses enfants Salim, Mourad, son petit fils Adlene et certains de ses anciens élèves.