Plusieurs mesures de fin de fonction ont été signifiées aux directeurs généraux des Entreprises de gestion touristique (EGT) appartenant au groupe Hôtellerie, Tourisme et Thermalisme (HTT). D'autres responsables les ont remplacés, selon diverses sources bien informées. Une action assimilée à une véritable purge, car tous les anciens du secteur qui cumulaient souvent 40 à 50 ans d'expérience ont été systématiquement écartés et remplacés par d'autres qui n'ont aucune relation avec l'hôtellerie, encore moins avec le tourisme. L'Ecole nationale supérieure de tourisme (ENST) est désormais gérée par l'ex-chef de service de l'Ansej de Batna. Même chose pour l'Entreprise de gestion touristique de Tipasa (EGTT). Ouyahia Hamou, un professionnel du secteur, a eu juste le temps d'une saison estivale pour apprécier son poste de DG avant d'être remplacé par un ex-responsable du Cous de Sidi Bel Abbès. A l'EGT de Tamanrasset, une source généralement bien informée nous a confié que le poste a été attribué à «un parent du ministre du Tourisme et de l'Artisanat, ex-mécanicien et chef de service à Sonelgaz et détaché à l'APC». Azur Plage a aussi un nouveau directeur ! Et ce n'est pas fini, puisqu'il y aura d'autres nominations dans les prochains jours. Hassen Mermouri, ministre du Tourisme et de l'Artisanat, aurait proposé ces nominations alors que ce sont les prérogatives de Lazhar Bounafa, président du groupe HTT. Le ministre a-t-il agi seul ? A-t-il eu l'accord des services du Premier ministre ? Comment expliquer ce changement à large échelle et surtout la mise à l'écart, pour ne pas dire l'expulsion planifiée des anciens du secteur d'un seul coup ? Il faut rappeler que l'autorité et la tutelle du HTT est le Conseil des participations de l'Etat (CPE). Une résolution du CPE n°02/154 du 12 octobre 2017 portant sur les relations entre les ministères de supervision et les groupes et EPE relevant de leur secteur stipule : «Toute nomination ou fin de fonction des présidents-directeurs généraux (PDG) des groupes publics économiques ainsi que des entreprises publiques économiques devront être soumises à l'accord préalable du Premier ministre.» Est-ce le cas de ces nouvelles nominations ? Autrement dit, il faut apporter des justifications et des arguments pour de tels changements (rendement insuffisant, bénéfice en baisse...). Les ministres sectoriellement compétents n'ont plus le droit d'exercer une tutelle administrative sur les entreprises publiques économiques (EPE), mais seulement une mission de supervision. Ces ministres assureront, néanmoins, la présidence des assemblées générales des groupes et entreprises publiques économiques (EPE) dont ils ont la charge de la supervision. Il faut reconnaître que depuis la venue de Lazhar Bounafa, celui-ci a réussi à donner un nouvel élan à ce groupe et surtout à motiver davantage l'équipe, d'autant plus qu'il était face à deux comportements : les sceptiques qui ne croient pas à la relance du tourisme et les adeptes des discours creux qui promettent monts et merveilles sans qu'il y ait de résultats. Pour faire évoluer le secteur, il a relancé les projets de rénovation des hôtels, supervisé de près la dernière saison estivale, multipliant réunions, briefing et séances d'évaluation pour aller vers des cohésions d'équipes. Aujourd'hui, une signature des contrats de performance pour les PDG et DG des filiales du groupe HTT est prévue à l'hôtel El Aurassi (Alger). Le groupe veut instituer, à travers ces contrats, «une déclinaison systématique des objectifs en indicateurs». Ces mêmes indicateurs ont été fournis à partir d'informations provenant directement des gestionnaires et ils ont été adoptés après consensus.